Résumé de la décision
Mme B..., de nationalité guinéenne, conteste le jugement du tribunal administratif de Toulouse qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral lui imposant une obligation de quitter le territoire français. Dans sa requête d’appel enregistrée le 14 août 2019, elle demande l'annulation de la décision du tribunal, l'annulation de l'arrêté préfectoral, une injonction pour l’admettre au séjour sous astreinte, ainsi que le remboursement des frais de justice. La cour administrative d'appel rejette la requête en considérant qu'elle est manifestement dépourvue de fondement, se basant sur une analyse des arguments présentés sans apporter de nouveaux éléments significatifs.
Arguments pertinents
1. Erreur Manifeste d'Appréciation : Mme B... prétend que la décision d’obligation de quitter le territoire était entachée d’une erreur manifeste d’appréciation de ses conséquences sur sa situation personnelle. La cour rejette cet argument, soulignant qu’elle n’apporte pas d’éléments ou de faits nouveaux pour soutenir sa position, comme l’indique la cour : « elle n'apporte aucun élément de droit ou de fait nouveau à l'appui de ces moyens ».
2. Privation de Base Légale : Elle argue également que la décision fixant le pays de renvoi est sans base légale en raison de l’illégalité de la décision de quitter le territoire. Cela a également été écarté par la cour, qui a estimé qu’aucun nouvel élément n’avait été présenté pour contredire les motifs retenus par le tribunal administratif de Toulouse.
3. Violation des Droits Humains : Concernant la violation de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme, la cour souligne que les assertions de Mme B... concernant son isolement dans son pays d'origine n'étaient pas soutenues par des preuves suffisantes. La cour note les déclarations de la requérante sont constantes, mais qu’elles ne suffisent pas à fonder son appel.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article permet au président d'une cour administrative d'appel de rejeter par ordonnance les recours « manifestement dépourvus de fondement ». La cour utilise cette disposition pour justifier le rejet de la requête de Mme B..., considérant que les moyens avancés ne vont pas au-delà des arguments déjà écartés en première instance.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales : L’argument relatif à l’article 3 de la Convention, qui interdit les traitements inhumains et dégradants, est analysé par la cour. La cour indique que les déclarations de l’appelante sur ses conditions de vie en Guinée manquaient de fondement, affirmant que « la seule circonstance qu'elle ne présente pas d'éléments de preuve ne saurait suffire à exclure ses propres déclarations ».
En somme, la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux souligne l'importance de la présentation de preuves substantielles dans les recours en matière d'immigration, et met en exergue la nécessité de soumettre des arguments basés sur des facteurs juridiques robustes pour contrecarrer les décisions préfectorales.