Résumé de la décision
Mme B..., pharmacienne, a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse par une requête enregistrée le 14 septembre 2021, demandant la désignation d'un expert pour évaluer si son état de santé justifie l'obligation de se faire vacciner contre la covid-19, ainsi que la suspension de cette obligation pendant l'attente du rapport d'expertise. Sa demande a été rejetée par ordonnance du 17 septembre 2021, et elle a interjeté appel de cette décision. La cour a confirmé le rejet de sa demande, considérant que l'expertise n'était pas utile en raison de l'absence de précision sur le litige et que la suspension de l'obligation vaccinale ne relevait pas de la compétence du juge des référés.
Arguments pertinents
1. Sur l'utilité de l'expertise : Le juge a souligné que, selon l'article R. 532-1 du code de justice administrative, le refus de l'expertise demandée était justifié par le fait que Mme B... n'a pas précisé le litige pour lequel cette expertise serait nécessaire. La cour a noté qu'elle pouvait obtenir un certificat de rétablissement de son médecin traitant, ce qui enlève toute pertinence à la demande d'expertise.
> "À défaut de précision sur la nature d'un litige, actuel ou à venir, pour le règlement duquel cette mesure serait utile, cette demande ne revêt pas le caractère d'utilité requis."
2. Sur la demande de suspension de l'obligation vaccinale : La cour a confirmé que la suspension de l'obligation vaccinale, étant basée sur des dispositions législatives, n'est pas du ressort du juge des référés, qui ne peut pas statuer sur des questions relevant du cadre législatif.
> "Il n'appartient pas au juge des référés... de connaître de conclusions tendant à la suspension de l'obligation vaccinale de Mme B..., qui résulte de dispositions législatives."
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 532-1 : Cet article établit que le juge des référés peut ordonner des mesures d'expertise dans la mesure où celles-ci sont utiles à la résolution d’un litige. La cour a interprété ce texte comme imposant une obligation de donner des précisions sur le litige en cours ou à venir pour justifier la demande d'expertise.
> "Le juge des référés peut... prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction (...) " L'utilité de la mesure est subordonnée à l'existence d'une perspective contentieuse recevable.
2. Disposition législative sur l'obligation vaccinale : La cour a également évoqué que la suspension des obligations vaccinales énoncées par la loi du 5 août 2021 ne peut être remise en question par le juge des référés, affirmant que cette question dépasse le cadre de sa compétence.
> "Il résulte de ce qui précède que Mme B... n'est pas fondée à se plaindre que le juge des référés du tribunal a rejeté ses demandes."
Ainsi, la décision confirme non seulement le rejet des demandes d’expertise et de suspension, mais souligne également les limites de la compétence du juge des référés face aux obligations édictées par le législateur.