Résumé de la décision
La cour a examiné une requête du syndicat des copropriétaires de la résidence le Régina à Cauterets, demandant l'annulation d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Pau, qui avait rejeté une demande d'expertise concernant un transformateur électrique installé par Enedis sans convention de servitude. Le syndicat n'ayant pas démontré l'utilité de l’expertise pour un litige potentiel, la cour a rejeté la requête, estimant que la condition d’utilité n’était pas remplie.
Arguments pertinents
1. Absence de précisions sur le différend : Le syndicat n’a pas détaillé le litige potentiel avec Enedis concernant l’exploitation du transformateur. Il n’a allégué aucun dysfonctionnement pouvant engendrer des risques ou nuisances. Ainsi, "la condition d'utilité prévue par [l']article R. 532-1 du code de justice administrative ne peut être regardée comme remplie".
2. Démarches alternatives : La cour a souligné que le syndicat des copropriétaires pouvait solliciter Enedis pour un entretien afin d'obtenir des informations sur l'installation, ce qui aurait pu répondre à leurs inquiétudes sans avoir besoin d’une expertise. Ce manque d’initiative témoigne de l'absence de perspective de litige réelle.
3. Inadéquation de l'expertise demandée : La cour a également argumenté que le syndicat demandait des documents que la société Enedis ne semble pas avoir. Il incombait au syndicat de demander ces documents directement ou de passer par la commission d'accès aux documents administratifs. L’expertise ne pouvant porter sur des questions de droit, il n’y avait pas lieu d’ordonner une mesure d’expertise.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 532-1 : Cet article permet au juge des référés de prescrire des mesures utiles d’expertise sans décision préalable. La cour a rappelé que "l'utilité d'une mesure d'instruction ou d'expertise ... doit être appréciée ... dans la perspective d'un litige principal, actuel ou éventuel". Cela s'applique ici car le syndicat n'a pas prouvé qu'un litige effectif était en cours.
2. Condition d’utilité : L'article R. 532-1 impose une "condition d’utilité" pour permettre une expertise. La cour a jugé que cette condition n'était pas remplie car le syndicat n’a pas démontré l’existence de "questions précises relevant de la technicité d'un expert" ni d’éléments susceptibles de donner lieu à un contentieux.
3. Réalité du litige : Concernant le titre d'occupation, la cour a observé que le syndicat aurait dû solliciter la communication des documents de manière formelle, et donc que "le syndicat ne fait état d'aucune question qui justifierait l'intervention d'un expert". Cela souligne que la responsabilité de prouver un litige incombe au demandeur.
Ainsi, la décision rejetant la demande d’expertise du syndicat des copropriétaires s’appuie sur une interprétation rigoureuse des conditions posées par le code de justice administrative et sur les obligations procédurales adéquates à respecter pour justifier le recours à une expertise.