Résumé de la décision
La décision concerne une requête de Mme B..., de nationalité comorienne, qui sollicite la suspension de l'exécution d'une décision du préfet de La Réunion refusant le renouvellement de son titre de séjour pour soins, ainsi que son expulsion du territoire français. Elle justifie sa demande par des raisons d'urgence liées à son état de santé et à des obligations familiales. Cependant, le juge des référés a rejeté sa requête considérant qu'elle ne fournissait pas de preuves suffisantes pour étayer ses affirmations et que ses arguments ne suscitaient pas de doute sérieux quant à la légalité de la décision contestée.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision se concentrent sur deux points principaux :
1. Absence de preuves : Le juge des référés a noté que Mme B... ne produisait aucune pièce pour corroborer ses allégations, notamment concernant la contradiction entre la décision du préfet et l'avis du collège des médecins. Il a affirmé que "ne met donc pas le juge des référés en mesure de se prononcer sur ces moyens, qui ne peuvent donc en l'état qu'être écartés."
2. Omission à statuer : Le moyen tiré d'une omission à statuer est déclaré inopérant, car la requête est directement présentée devant le juge des référés, qui n'examine pas le jugement du tribunal administratif mais se concentre sur la légalité de la décision du préfet.
Interprétations et citations légales
Dans son analyse, le juge des référés se réfère aux articles L. 521-1 et L. 522-3 du Code de justice administrative pour établir les conditions de la référé suspension :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ces effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision."
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : "Le juge des référés peut rejeter une requête par une ordonnance motivée, sans instruction contradictoire ni audience publique, lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie ou lorsqu'il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative, qu'elle est irrecevable ou qu'elle est mal fondée."
Ces articles établissent les conditions de recevabilité d'une requête en référé, notamment l'urgence et la présentation de moyens sérieux de contestation. Le juge conclut que Mme B... n'a pas démontré l'urgence ni fourni des éléments suffisants pour établir un doute sérieux sur la légalité de la décision du préfet.
En somme, la décision du juge des référés repose sur une stricte interprétation des conditions de recevabilité en matière de référé suspendu et sur l'absence de preuves suffisantes à l'appui des arguments de Mme B....