Résumé de la décision
M. B..., citoyen géorgien, a formé un recours devant la cour administrative d'appel suite au rejet par le tribunal administratif de Bordeaux de sa demande d'annulation des arrêtés du préfet de la Vienne, qui lui imposait une obligation de quitter le territoire français et lui assignait à résidence. En appel, M. B... a demandé l'annulation de cette décision, la délivrance d'un titre de séjour temporaire, ainsi que l'aide juridictionnelle provisoire. La cour a jugé que sa demande d'annulation des arrêtés était manifestement dépourvue de fondement et a rejeté l'ensemble des requêtes, tout en précisant que sa demande d'aide juridictionnelle provisoire était devenue sans objet, car il avait déjà été admis au bénéfice de l'aide juridictionnelle totale.
Arguments pertinents
1. Absence de fondement des recours : La cour a conclu que la situation de M. B... ne permettait pas de soutenir que la décision de quitter le territoire portait une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale. En effet, "M. B... n'établit pas avoir tissé des liens d'une intensité particulière sur le territoire national" et n'a pas prouvé que ses conditions de santé ne pouvaient être traitées en Géorgie.
2. Contrôle de la légalité des décisions administratives : En se fondant sur l’article R. 222-1 du code de justice administrative, la cour a indiqué qu'elle pouvait rejeter les requêtes "manifestement dépourvues de fondement". Cela implique un contrôle limité, dont l’objectif est d'éviter une utilisation abusive des voies de recours.
3. Exécution des mesures d'éloignement : Le tribunal a fait mention des procédures antérieures concernant M. B..., soulignant qu'il s'est maintenu sur le territoire français malgré des obligations d'éloignement antérieures, confirmées par les juridictions administratives. La cour a jugé qu'il ne pouvait pas faire valoir un droit au séjour lorsque toutes ces procédures ont été respectées par l'administration.
Interprétations et citations légales
- Droit à la vie privée et familiale : La cour a analysé la demande au regard de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui stipule que "toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale". Toutefois, M. B... n'a pas démontré que la mesure d'éloignement constituait une atteinte disproportionnée à ce droit dans sa situation.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : "Les présidents des cours administratives d'appel peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter après l'expiration du délai de recours... les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement." Cette disposition a permis à la cour de statuer sur l'absence de justifications adéquates dans le recours de M. B... et d'écarter les conclusions sans approfondir une analyse judiciaire exhaustive.
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article vise à régir l'aide juridictionnelle, stipulant que le droit à cette aide ne peut être interrogé une fois accordé. La cour a constaté que la demande provisoire de M. B... avait perdu son objet avec l’octroi de l’aide juridictionnelle totale, rendant ainsi ce point de sa requête sans objet.
EnConclusion, la décision de la cour administrative d'appel repose sur une combinaison d’activités juridiques précédentes concernant l'immigration, ainsi que sur une stricte application des critères légaux d'irrecevabilité des recours manifestement non fondés.