Résumé de la décision
Dans l'affaire n° 18BX04305, M. B... a demandé à la cour administrative d'appel de Bordeaux de rectifier un arrêt rendu le 15 novembre 2018, qui, bien que condamnant la communauté d'agglomération d'Agen à lui verser une somme de 56 213,77 euros, omettait de mentionner explicitement une condamnation au sujet des frais d'expertise de 7 496,47 euros. La cour a jugé que le dispositif de l'arrêt stipulait déjà une somme incluant les frais d'expertise, et a rejeté la requête de M. B... en affirmant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Absence d'erreur matérielle : La cour a constaté que la somme totale de 56 213,77 euros comprend déjà le montant des frais d'expertise que M. B... croyait omis. Ainsi, la cour a précisé : « le dispositif de l'arrêt [...] n'est donc entaché d'aucune erreur matérielle. »
2. Applicabilité de l'article R. 833-1 : La cour a rappelé que toute décision tombant sous le coup d'une erreur matérielle pouvant influencer le jugement mérite d’être rectifiée. Cependant, dans ce cas, elle a déclaré que la requête de M. B... n'entre pas dans cette catégorie, car l'erreur alléguée n'existait pas.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes de loi :
- Code de justice administrative - Article R. 833-1 : Cet article stipule que : « Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel [...] est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification. » La cour a interprété cet article en soulignant que pour qu'une rectification soit justifiée, il faut qu'il y ait bien une erreur matérielle prouvée.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : La cour a également fait référence à la possibilité de rejeter des requêtes manifestement dépourvues de fondement. Elle a conclu que la requête de M. B..., étant fondée sur une mauvaise interprétation de l'arrêt, pouvait être rejetée sous cette disposition.
La cour, en concluant que la requête de M. B... était sans fondement, a ainsi acté que le texte du dispositif reflétait correctement la décision pris et ne nécessitait aucune rectification, en se référant spécifiquement à l'absence d'erreur matérielle dans l'évaluation des dommages et intérêts.