Résumé de la décision
M. A...B..., ressortissant kosovar, a contesté un arrêté du préfet de la Charente-Maritime du 16 novembre 2018, qui lui imposait une obligation de quitter le territoire français sans délai. Après avoir introduit un recours devant le tribunal administratif de Poitiers, il a reçu un récépissé de demande de carte de séjour, rendant son recours sans objet. Le tribunal a donc prononcé un non-lieu à statuer sur les conclusions d'annulation et a ordonné à l'État de verser 800 euros à son avocat au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Recevabilité du recours : M. B... a soutenu que son recours était recevable en raison de l'ambiguïté des voies et délais de recours. Cependant, le tribunal a constaté que la délivrance d'un récépissé de demande de carte de séjour a rendu la question de l'annulation de l'arrêté sans objet.
2. Erreur manifeste d'appréciation : M. B... a également argué que l'arrêté du préfet était entaché d'une erreur manifeste d'appréciation. Toutefois, cette question n'a pas été examinée en raison du non-lieu prononcé.
3. Violation de l'article 8 de la CEDH : M. B... a fait valoir que l'arrêté méconnaissait son droit au respect de sa vie privée et familiale, tel que protégé par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Cependant, cette argumentation n'a pas été tranchée en raison de l'absence d'objet du recours.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Le tribunal a appliqué les dispositions relatives à l'entrée et au séjour des étrangers, en tenant compte de la situation de M. B... qui avait reçu un récépissé de demande de carte de séjour, ce qui a implicitement abrogé l'arrêté contesté.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article prévoit que l'État peut être condamné à verser une somme à l'avocat d'une partie ayant bénéficié de l'aide juridictionnelle. Le tribunal a donc décidé de mettre à la charge de l'État le versement de 800 euros à l'avocat de M. B..., sous réserve que celui-ci renonce à percevoir la part contributive de l'État.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 : Cette loi régit l'aide juridictionnelle et a été appliquée pour justifier le versement de la somme à l'avocat de M. B..., en lien avec l'aide juridictionnelle totale qui lui a été accordée.
En conclusion, la décision du tribunal administratif a été fondée sur la constatation que l'arrêté contesté était devenu sans objet en raison de la délivrance d'un récépissé de demande de carte de séjour, ce qui a conduit à un non-lieu à statuer sur les conclusions d'annulation.