Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme E..., représentée par son avocat, a contesté une ordonnance du 22 juin 2018 émanant du juge des référés du tribunal administratif de Poitiers, qui rejetait sa demande d'étendre les opérations d'expertise relatives à un dommage survenu lors de la pose d'une prothèse de genou gauche au centre hospitalier d'Angoulême. Mme E... soutenait qu'elle n'avait pas pu savoir avant le dépôt du pré-rapport que l'ONIAM (Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales) devait être impliqué dans cette expertise. Le juge des référés a rejeté sa demande au motif qu'elle avait dépassé le délai de deux mois maximum, tel que stipulé par l'article R. 532-3 du code de justice administrative. La cour a confirmé cette décision en statuant que la demande d'extension n'était pas recevable.
Arguments pertinents
1. Dépassement du délai : La décision souligne que la demande d'extension formulée par Mme E... a été faite le 1er juin 2018, après la première réunion d'expertise qui avait eu lieu le 17 janvier 2018. Cela est en violation du délai de deux mois prévu par l'article R. 532-3 du code de justice administrative. La cour a statué que "les dispositions précitées [...] s'opposent, comme l'a jugé l'ordonnance litigieuse, à l'extension revendiquée, en tant qu'elle est sollicitée par l'intéressée".
2. Irrecevabilité de la demande de l'ONIAM : Les demandes de l'ONIAM pour élargir la mission de l'expert à des questions techniques ont également été rejetées pour les mêmes raisons de délai, affirmant que "pour les mêmes motifs, il ne peut davantage être fait droit à la demande de l'ONIAM".
Interprétations et citations légales
1. Délai d'extension des opérations d'expertise : L'article R. 532-3 du code de justice administrative stipule que "Le juge des référés peut, à la demande de l'une des parties formée dans le délai de deux mois qui suit la première réunion d'expertise... étendre l'expertise". La cour a interprété cette disposition comme délimitant clairement une fenêtre temporelle pour faire une demande d'extension, ce qui n'a pas été respecté par Mme E...
2. Conditions de recevabilité des demandes : L'ordonnance appelle également à une stricte interprétation des délais pour garantir l'efficacité des procédures. Dans le cas présent, la cour a observé que "Mme E...n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par l'ordonnance attaquée, le juge des référés [...] a rejeté sa demande". Cela implique que les règles procédurales servent d'éléments fondamentalement importants pour la gestion des affaires dans le cadre du droit administratif.
Cette analyse souligne l'importance de la rigueur procédurale en droit administratif, tout en précisant que les parties doivent respecter les délais établis afin de protéger leurs intérêts.