Résumé de la décision
M. C..., un ressortissant haïtien, a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de la Guadeloupe qui avait rejeté sa demande visant à annuler l'arrêté du préfet de la Guadeloupe daté du 30 octobre 2018, refusant le renouvellement de son titre de séjour "étranger malade" et lui ordonnant de quitter le territoire français. La Cour administrative d'appel de Bordeaux, dans une ordonnance du 22 octobre 2020, a rejeté la requête d'appel considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement et n'apportait aucun élément nouveau susceptible de remettre en question l'appréciation du premier juge.
Arguments pertinents
La décision se fonde sur plusieurs points juridiques et factuels :
1. Absence de nouveaux éléments : M. C... n’a pas fourni de nouveaux éléments ou critiques concrètes du jugement rendu en première instance, ce qui affaiblit sa position. La cour a soutenu que son appel ne contenait pas d'argumentation utile pour réévaluer les moyens soulevés en première instance.
> "M. C... reprend dans des termes similaires les moyens de légalité externe et interne déjà soulevés en première instance sans critique utile du jugement ni pièce nouvelle."
2. Qualité de la décision du tribunal administratif : Le tribunal administratif avait judicieusement répondu aux arguments avancés par M. C..., en soulignant que l'administration avait considéré la situation de l'intéressé.
> "Il n'apporte ainsi en cause d'appel aucun élément susceptible de remettre en cause l'appréciation du premier juge qui a pertinemment et suffisamment répondu à l'ensemble de ces moyens."
3. Rejet des demandes d’injonction et de réparation : En conséquence du rejet de la requête, les demandes d'injonction et d'indemnisation formulées par M. C... n'ont pas été considérées, renforçant l'idée que la requête était totalement infondée.
> "Les conclusions de M. C... aux fins d'injonction ainsi que celles tendant à l'application des dispositions de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991 ne peuvent qu'être rejetées."
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur des dispositions précises du Code de justice administrative. En particulier :
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Ce texte permet aux présidents des cours administratives d'appel de rejeter des requêtes manifestement dépourvues de fondement.
> "Les présidents des cours administratives d'appel peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter (...) les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement."
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : bien que M. C... ait mentionné des violations potentielles des droits garantis par cette convention, la cour a jugé que ses arguments ne suffisaient pas à contrecarrer le rejet en première instance, ce qui implique que l’interprétation des droits en matière d’éloignement doit être très contextualisée.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : La décision de la cour souligne également que le respect des dispositions légales et la compétence de l'administration sont primordiales lors de décisions affectant le statut des étrangers en situation délicate.
L’ordonnance du 22 octobre 2020 illustre donc la rigueur judiciaire dans le traitement des requêtes d’appel, notamment lorsqu’elles ne présentent pas d’éléments de fond nouveaux ou significatifs.