Résumé de la décision
La requête de Mme B..., enregistrée sous le numéro 19BX01407, vise à obtenir la suspension de l'arrêté du 15 octobre 2018, par lequel le préfet du Lot a refusé la délivrance d'un titre de séjour lui permettant de travailler et de rester en France. La demande repose sur une série d'arguments juridiques, notamment la notion d'urgence, un doute sérieux sur la légalité de la décision, et une violation des droits fondamentaux. Toutefois, le juge des référés, Pierre Larroumec, a rejeté la requête, estimant que les moyens présentés ne créaient pas de doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté contesté.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de la requête : Mme B... fait valoir que sa requête est recevable et met en avant l'urgence de la situation, arguant que les conséquences de l'exécution de la décision sont d'une extrême gravité.
2. Doutes sur la légalité : La requérante soutient qu'il existe des doutes sérieux quant à la légalité de l'arrêté, citant notamment le caractère irrégulier de l'avis de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. Elle argue que le préfet n'a pas considéré les conséquences graves de sa décision ni la possibilité d'un droit au séjour au titre de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
Le juge a conclu que "les moyens analysés... n'apparaissent pas... de nature à faire naître un doute sérieux quant au bien-fondé de cet arrêté", ce qui conduit au rejet de la demande de suspension.
Interprétations et citations légales
1. Conditions de la suspension (Code de justice administrative - Article L. 521-1) : La décision s'inscrit dans le cadre de l'article qui stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque "l'urgence le justifie" et qu'il existe un moyen "propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision". Ici, le juge a estimé que la condition de doute sérieux n'était pas remplie : "les moyens... n'apparaissent pas de nature à faire naître un doute sérieux".
2. Urgence (Code de justice administrative - Article L. 522-3) : Bien que le juge ait noté qu'il n'était pas nécessaire de se prononcer sur l'urgence, il a rappelé que cette condition pourrait éventuellement suffire pour rejeter une requête.
3. Prérogatives du préfet : L'arrêté du préfet est contesté sur le fondement des articles régissant l'entrée et le séjour des étrangers, notamment l'article L. 313-11, 11°. Ce dernier prévoit les conditions dans lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour, mais le juge a trouvé que l'absence de saisie de la commission du titre de séjour ne suffisait pas à créer un doute sur la légalité de l'arrêté.
En conclusion, la décision de rejet s'appuie sur une interprétation stricte des conditions de suspension et sur l'affirmation que les arguments présentés par Mme B... ne respectent pas les exigences légales établies.