Résumé de la décision
L'association des propriétaires des Cottes-Mailles et de Varaize ainsi que la société Dumas Henri participations ont demandé à la cour de suspendre les travaux sur le site des Cottes-Mailles à La Rochelle, en raison de l'attente d'une abrogation de la déclaration d'utilité publique du 20 juin 2014, qu'elles considèrent comme certaine. La cour, après examen, a rejeté la requête. Elle a conclu que la demande ne remplissait pas les conditions d'urgence et que les moyens avancés par les requérantes ne créaient pas de doute sérieux quant à la légalité de la décision de la préfecture.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des Conclusions : La cour a relevé que les requérants ne précisaient pas le fondement juridique de leur demande et que les conclusions visant à suspendre l'arrêté du 20 juin 2014 étaient nouvelles et donc irrecevables en appel.
> "il apparaît manifeste au vu de la demande que ces conclusions ne peuvent être accueillies dès lors que les conclusions des requérants (...) sont nouvelles en appel et, par suite, irrecevables."
2. Absence d'atteinte à une liberté fondamentale : Les requérants n'ont pas démontré qu'il y avait eu une atteinte grave manifestement illégale à une liberté fondamentale, condition essentielle pour fonder une demande sur l'article L. 521-2 du code de justice administrative.
> "Elles ne font état d'aucune atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale."
3. Condition d’urgence non remplie : La cour a estimé qu’il n’existait pas de danger immédiat nécessitant des mesures conservatoires, constatant que l’urgence ne pouvait découler seulement du commencement des travaux.
> "La condition d'urgence prévue par ces dispositions ne peut, par suite, être regardée comme remplie, l'urgence ne pouvant résulter du seul commencement des travaux."
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article stipule qu'un juge des référés peut suspendre l'exécution d'une décision administrative lorsqu'il existe une urgence et un doute sérieux quant à la légalité de celle-ci. La cour a jugé que les requérants n’avaient pas réussi à démontrer ce doute sérieux, ce qui souligne l’importance d’une argumentation solide sur la légalité.
> Code de justice administrative - Article L. 521-1 : "le juge des référés ... peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision ... lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer ... un doute sérieux quant à la légalité de la décision."
2. Article L. 521-2 et atteinte à une liberté fondamentale : Cet article permet aussi de protéger les libertés fondamentales mais, comme constaté dans cette décision, il est crucial de justifier toute atteinte par des preuves tangibles.
> Code de justice administrative - Article L. 521-2 : "le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ... aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale."
3. Article L. 521-3 pour mesures conservatoires : Cet article permet d’imposer des mesures préventives en cas de danger immédiat. La cour a déterminé que les requérants ne prouvaient pas l’existence d’un tel danger.
> Code de justice administrative - Article L. 521-3 : "le juge des référés ... peut ordonner toutes autres mesures utiles sans faire obstacle à l'exécution d'aucune décision administrative."
En résumé, cette décision rappelle l'importance de la clarté et de la pertinence des fondements juridiques lors de la présentation de requêtes en référé, ainsi que les exigences d'urgence et de légalité nécessaire pour que les demandes soient accueillies par la juridiction administrative.