Résumé de la décision
Dans une décision rendue le 28 janvier 2022, la cour administrative d'appel de Bordeaux a statué sur la requête de M. A... B..., ressortissant algérien, qui demandait l'admission à l'aide juridictionnelle provisoire, l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Toulouse, l'annulation d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière, ainsi que l'injonction au préfet de délivrer un titre de séjour. M. B... soutenait que l'arrêté était insuffisamment motivé, entaché d'une erreur manifeste d'appréciation, et méconnaissait ses droits familiaux au sens de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH). La cour a rejeté sa requête, considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement, et n'a pas statué sur la demande d'aide juridictionnelle provisoire, étant donné qu'il était déjà bénéficiaire de l'aide juridictionnelle totale.
Arguments pertinents
1. Demande d'aide juridictionnelle : Le bureau d'aide juridictionnelle a déjà admis M. B... à l'aide juridictionnelle totale, rendant la demande d'admission provisoire sans objet. La cour a précisé "Dans ces conditions, il n'y a pas lieu de statuer sur sa demande d'admission provisoire au bénéfice de l'aide juridictionnelle."
2. Rejet des conclusions d'annulation : La cour a constaté que M. B... n'avait pas apporté d'éléments nouveaux pour remettre en cause le jugement du tribunal administratif. En effet, elle a affirmé que "M. B..., (...) n'apporte en appel aucun élément de fait ou de droit nouveau de nature à remettre en cause l'appréciation du premier juge qui a suffisamment et pertinemment répondu aux moyens susvisés." Cette affirmation a conduit à l'adoption des motifs retenus par le tribunal.
3. Caractère dépourvu de fondement : La cour a jugé la requête "manifestement dépourvue de fondement", justifiant ainsi le rejet de l'appel selon l'article R. 222-1 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
1. Sur l'aide juridictionnelle : Le droit à l'aide juridictionnelle est fondamental pour garantir l'accès à la justice, mais ici, sa demande était redondante. La cour a donc appliqué l'article R. 222-1 du code de justice administrative, qui stipule que des requêtes peuvent être rejetées si elles sont manifestement dépourvues de fondement.
2. Sur l’annulation de l'arrêté préfectoral : La nécessité d'un élément nouveau pour remettre en cause un jugement antérieur est une application classique du droit administratif. La cour a aussi rappelé que la contestation d'une décision administrative doit se fonder sur de nouveaux arguments ou faits, citant l'absence de nouvelles preuves ou arguments substantiels.
3. Article 8 de la CEDH : M. B... faisait référence à ses droits familiaux, mais la cour a considéré que ses arguments, bien que pertinents, n'étaient pas suffisants en l'état, puisque la décision administrative avait été motivée selon le droit applicable. La cour a agi dans le respect de l'article 8 de la CEDH qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale, mais a jugé que cela n'était pas suffisant pour annuler l'arrêté requis.
En conclusion, la décision de la cour administrative d'appel illustre comment le respect des procédures, la nécessité de fournir de nouveaux arguments, et l'application stricte des principes de droit administratif se conjuguent pour statuer dans des affaires d'immigration et de droits des étrangers.