Résumé de la décision
La SARL "Les Hauts de Luz" a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Bordeaux, qui, le 12 juin 2014, avait partiellement déchargé la société d'une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et rejeté sa demande relative à un supplément d'impôt sur les sociétés (IS) pour l'année 2009. La société contestait notamment un rappel de TVA lié à deux ventes non comptabilisées. Le Conseil a confirmé le jugement du tribunal administratif, jugeant que la société n'était pas recevable à demander un remboursement de TVA supplémentaire et qu'elle n'avait pas prouvé l'exagération de l'imposition sur les sociétés.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de la demande de TVA :
La cour a souligné que la SARL "Les Hauts de Luz" n'était pas recevable pour demander un remboursement de TVA supérieur à celui qu'elle avait contesté en première instance, se fondant sur l'article R. 200-2 du livre des procédures fiscales. En effet, la société n'a demandé qu'une somme précise lors de sa réclamation préalable, et le tribunal a constaté qu'elle avait obtenu satisfaction sur ces montants.
> "le contribuable ne peut contester devant le juge des impositions différentes de celles qu'il a visées dans sa réclamation à l'administration."
2. Charge de la preuve concernant l'impôt sur les sociétés :
La cour a rappelé que, dans le cadre d'une taxation d'office, il revient au contribuable de prouver le caractère exagéré de l'imposition. La société n'a pas pu fournir les informations demandées par l'administration concernant ses stocks, ce qui l'a empêchée de prouver une éventuelle exagération de l'imposition.
> "il incombe à un contribuable taxé d'office de démontrer le caractère exagéré des impositions mises à sa charge."
Interprétations et citations légales
1. Article R. 200-2 du Livre des procédures fiscales :
Cet article stipule que le contribuable doit s'en tenir aux montants visés dans sa réclamation initiale lorsqu'il conteste une imposition. Cette restriction vise à encadrer les demandes des contribuables et à garantir un traitement équitable des recours en matière fiscale.
> "le contribuable ne peut contester devant le juge des impositions différentes de celles qu'il a visées dans sa réclamation."
2. Articles L. 193 et R. 193-1 du Livre des procédures fiscales :
Ces articles précisent que le contribuable qui a été taxé d’office doit prouver que les impositions dont il conteste le montant sont excessives. Sans la fourniture des informations précises sur les stocks, la société ne peut pas justifier sa position.
> "il incombe à la SARL Les Hauts de Luz, régulièrement taxée d'office, d'apporter la preuve de l'exagération des impositions qui lui ont été assignées."
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative :
Cet article stipule que les frais de justice ne peuvent pas être engagés par l'État dans le cas où il n'est pas la partie perdante. Dans ce cas, puisque la cour n'a pas donné raison à la SARL "Les Hauts de Luz", les conclusions concernant le remboursement des frais de justice ont été rejetées.
> "Les dispositions de l'article L 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que l'Etat... verse à la SARL Les Hauts de Luz la somme qu'elle réclame."
Ainsi, le rejet des demandes de la SARL "Les Hauts de Luz" par la cour était non seulement justifié par la législation applicable mais également par la non-fourniture de preuves suffisantes pour contester les impositions qui lui étaient imposées.