Résumé de la décision :
Mme A... B..., ressortissante marocaine, a demandé l'annulation d'une décision de la préfète de la Gironde, datée du 20 février 2020, refusant de lui délivrer un titre de séjour fondé sur sa relation avec un ressortissant portugais et sur la naissance de leur enfant. Sa demande a été rejetée par le tribunal administratif de Bordeaux le 2 juin 2021, décision que Mme B... a contestée. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les éléments fournis ne suffisaient pas à prouver la stabilité de sa communauté de vie et que la décision de la préfète n’était pas entachée d’une erreur manifeste d’appréciation.
Arguments pertinents :
1. Sur l'appréciation de la relation : La cour a souligné que les documents fournis par Mme B... n’établissaient pas de manière convaincante la stabilité et l’ancienneté de sa relation avec le ressortissant portugais. En effet, les attestations produites étaient postérieures à la décision contestée et ne suffisaient pas, seules, à apporter la preuve désirée.
Citation pertinente : "les documents produits au dossier... ne sont pas suffisants pour établir la réalité, l'ancienneté et la stabilité de la communauté de vie entre Mme B... et le père de son enfant."
2. Sur le respect de la vie privée et familiale : La cour a constaté que la décision de la préfète n'avait pas porté une atteinte disproportionnée au droit de Mme B... au respect de sa vie privée et familiale, en tenant compte de ses liens affectifs principaux et des attaches restées au Maroc.
Citation pertinente : "la décision contestée n'a pas porté au droit de l'intéressée au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée par rapport aux buts en vue desquels elle a été prise."
Interprétations et citations légales :
Dans sa décision, la cour a pris en compte plusieurs textes légaux qui encadrent le droit au séjour des étrangers en France, notamment :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L.313-11 : Cet article établit les conditions dans lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en tant que membre de la famille d'un citoyen de l'Union européenne. La cour a interprété cet article en considérant qu'il ne suffit pas d'invoquer une relation pour obtenir un titre de séjour; il est également nécessaire de prouver la stabilité et l'ancienneté de cette relation.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a analysé si la décision de la préfète respectait les conditions énoncées dans cet article, en concluant que l'atteinte à ce droit n'était pas disproportionnée par rapport aux objectifs de la politique d'immigration.
La cour a ainsi effectué une appréciation conciliante entre les droits de l'individu et les exigences de l'ordre public, illustrant la complexité des situations d'immigration et la nécessité d'une analyse rigoureuse des circonstances de chaque cas.