Résumé de la décision
M. et Mme A... ont contesté une décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté leur demande de décharge des pénalités relatives à des cotisations supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales pour l'année 2010. Ils étaient accusés d’avoir omis de déclarer une plus-value de 371 780 euros réalisée lors de la cession de parts sociales. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que l'administration avait prouvé le caractère délibéré de l'omission, en raison du parcours professionnel des requérants dans le secteur immobilier et de l'absence de justification pertinente quant à leur méconnaissance des obligations fiscales.
Arguments pertinents
1. Sur le caractère volontaire de l'oubli : La cour a affirmé que l'administration était en droit de présumer la mauvaise foi des contribuables. La preuve devait être apportée par l'administration concernant l'intention d'éluder l'impôt. La cour a retenu que les requérants, en tant que professionnels de l'immobilier, ne pouvaient ignorer leurs obligations déclaratives. "Il résulte de l'instruction que les requérants ont spontanément déposé, le 12 juillet 2011, une déclaration de revenus rectificative..." souligne leur connaissance des dispositifs fiscaux.
2. Impossibilité de se prévaloir de circonstances atténuantes : Les requérants ont tenté de justifier leur omission par des changements professionnels, mais la cour a rejeté cette défense, indiquant que "les requérants ne peuvent utilement se prévaloir ni des changements professionnels [...] ni d'un éventuel défaut de vigilance de leur conseil."
Interprétations et citations légales
1. Sur la pénalité fiscale pour manquement délibéré : Selon le Code général des impôts - Article 1729, les inexactitudes et omissions dans les déclarations fiscales entraînent d'importantes majorations. "La majoration de 40% en cas de manquement délibéré" constitue un moyen préventif contre les tentatives de fraude fiscale.
2. Sur la charge de la preuve : L'article L. 195 A du livre des procédures fiscales précise que "la preuve de la mauvaise foi et des manœuvres frauduleuses incombe à l'administration." Cela signifie que la charge de la preuve repose sur l'administration pour établir l'intention de dissimuler lors de la période de déclaration.
3. L’argumentation légale repose sur cette nécessité d’établir le dommage cognitif chez les contribuables : "l’intention de l'intéressé d'éluder l'impôt" doit être prouvée par l'administration pour justifier la pénalité. Le fait que les requérants étaient informés de leur plus-value impayée par l'intermédiaire de leur activité professionnelle renforce la position de l'administration.
En somme, cette décision souligne l'importance, tant pour l'administration que pour les contribuables, de la pleine compréhension des obligations déclaratives et des implications d'une omission dans ce contexte.