Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A..., gérant de la SCI des Marches, conteste un jugement du tribunal administratif de Toulouse du 7 novembre 2014, qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral daté du 18 août 2011. Cet arrêté imposait à la SCI des Marches une consignation de 143 520 euros pour la dépollution d'un site. L'arrêté faisait suite à des mises en demeure antérieures concernant l'évacuation de déchets et signalait que M. A... avait repris des activités de tannage sans autorisation. La cour administrative d’appel a confirmé le jugement du tribunal, indiquant que la procédure suivie n’était pas entachée de nullité et qu’aucun délai supplémentaire pour la dépollution n'était justifié. En outre, M. A... a été condamné à verser 1 200 euros à la commune de Graulhet pour les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Contrôle inopiné : M. A... conteste le contrôle effectué le 24 septembre 2010, arguant qu'il n'avait pas été informé au préalable, comme le stipule l'article L. 514-5 du code de l'environnement. Cependant, la cour a jugé que ce contrôle s’inscrivait dans le cadre de suites à donner à une mise en demeure antérieure, exemptant les inspecteurs de l'obligation de préavis.
Citation : "Les inspecteurs des installations classées n'étaient pas tenus d'informer l'exploitant de leur visite."
2. Contradiction de la procédure : M. A... fait valoir que la procédure n'a pas été contradictoire, car il n'a pas pu faire ses observations avant l'arrêté, mais la cour a constaté qu'il avait eu accès à un rapport et avait pu répondre dans un délai raisonnable.
Citation : "M. A... a fait connaître ses observations sur ce rapport par courrier du 3 juin 2011."
3. Délai supplémentaire pour la dépollution : M. A... suggère qu'un acquéreur potentiel pourrait être prêt à dépolluer le site, mais la cour a rejeté cet argument en raison du long délai déjà écoulé depuis la mise en demeure.
Citation : "M. A... n'établit pas, dans les circonstances de l'espèce, qu'un délai supplémentaire lui soit accordé."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'environnement - Article L. 514-5 : Cet article précise le cadre des contrôles des installations classées, établissant que les inspecteurs doivent informer l'exploitant à l'avance sauf dans les contextes de suites de mises en demeure.
- Interprétation : L'article implique que l'efficacité des procédures administratives peut nécessiter des contrôles inopinés pour assurer la conformité aux mises en demeure, conséquence directe de l'inactivité de l'exploitant.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article encadre les frais de justice, stipulant que la juridiction peut condamner une partie à rembourser les frais exposés par l'autre partie.
- Interprétation : La cour a utilisé cet article pour justifier l'imposition de frais à M. A..., soulignant que la commune n'a pas perdu dans l'affaire et que, par conséquent, le remboursement des frais de la commune est justifié.
La décision souligne l'importance de la conformité aux mises en demeure et la responsabilité des exploitants d'installations classées en matière de gestion des déchets et de dépollution.