Résumé de la décision :
La société Asmo Sud a contesté un jugement du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté sa demande de décharge des pénalités fiscales pour manquement délibéré. Ces pénalités, d'un montant de 40%, avaient été appliquées à la suite d'une vérification de comptabilité révélant des insuffisances déclaratives en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). La cour administrative a confirmé le jugement du tribunal, considérant que l'administration avait établi l'intention de la société d'éluder l'impôt, rendant ainsi infondées les arguments de la société tant sur l'absence de manquement délibéré que sur les conséquences de ses difficultés financières.
Arguments pertinents :
1. Sur la caractérisation de la mauvaise foi :
La cour a souligné que l'administration a démontré l'intention de la société Asmo Sud d'éluder l'impôt par l'importance des montants des rappels de TVA et par la systématique minorisation de ses déclarations, des éléments établissant "l'intention délibérée de la société appelante d'éluder l'impôt".
2. Sur le lien avec les difficultés financières :
La cour a estimé que les difficultés financières de la société et son statut de débiteur vis-à-vis de l'URSSAF n'exonèrent pas celle-ci de sa responsabilité dans le manquement. Elle a noté que "la circonstance que le maintien des pénalités nuirait à l'efficacité des mesures prises pour le rétablissement de sa situation financière est sans influence sur le bien-fondé des pénalités infligées par l'administration".
3. Rejet des conclusions sur le fondement de l'article L. 761-1 :
La demande de mise à la charge de l'État des frais de justice a également été rejetée, puisque la société n'avait pas obtenu gain de cause sur son recours.
Interprétations et citations légales :
1. Code général des impôts - Article 1729 :
Cet article établit les bases des majorations en cas de manquement délibéré, précisant que les inexactitudes ou omissions dans les déclarations fiscales entraînent une majoration de 40%. Il est stipulé que "les inexactitudes ou les omissions [...] entraînent l'application d'une majoration de : / a. 40 % en cas de manquement délibéré".
2. Livre des procédures fiscales - Article L. 195 A :
Cet article précise la charge de la preuve en cas de contestation de pénalités fiscales, indiquant que "la preuve de la mauvaise foi et des manœuvres frauduleuses incombe à l'administration". La cour a argué que l'administration avait respecté cette exigence en établissant non seulement les insuffisances déclaratives, mais aussi l'intention de masquer ces éléments.
3. Analyse de la responsabilité du contribuable :
La décision souligne l'importance de l'intention dans la qualification de manquement délibéré, expliquant que "l'administration doit apporter la preuve, d'une part, de l'insuffisance, de l'inexactitude ou du caractère incomplet de ses déclarations et, d'autre part, de l'intention de l'intéressé d'éluder l'impôt".
En résumé, la décision renforce l'idée que la simple invocation de difficultés financières ne suffit pas à établir l'absence de manquement délibéré, et que la démonstration de l'intention fiscalement abusive reste primordiale pour justifier l'application de pénalités.