Résumé de la décision
La société Résina a demandé à la cour d'appel de surseoir à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif d'Amiens datant du 1er juin 2018, qui la condamne à verser 105 200 euros au syndicat des eaux de Versigny, Fressancourt et Rogecourt en raison de désordres liés à un château d'eau, rénové par la société. La cour a rejeté la requête de Résina, estimant qu'elle n'avait pas établi que l'exécution du jugement engagerait des conséquences difficilement réparables ou qu'elle risquait de perdre définitivement une somme, en cas d'issue favorable à son appel.
Arguments pertinents
1. Absence d'éléments probants : La société Résina n'a pas démontré qu'elle risquait une perte définitive d'argent en arguant que le syndicat pourrait ne plus exister ou ne plus gérer l'ouvrage. La cour a jugé que ces allégations ne reposaient pas sur des pièces du dossier et n'instauraient pas une condition suffisante pour un sursis selon Code de justice administrative - Article R. 811-16.
2. Conséquences difficilement réparables : La production par Résina d’un simple relevé de compte à une date postérieure ne prouve pas la survenance de conséquences difficilement réparables, ce qui l'exempterait d'une exécution immédiate du jugement selon Code de justice administrative - Article R. 811-17.
3. Serieux des moyens : La cour souligne qu'il n'est pas nécessaire d'examiner le caractère sérieux des moyens avancés par Résina, étant donné que les conditions requises pour obtenir un sursis n'étaient pas remplies, tant sur le plan de la perte financière que des conséquences.
Interprétations et citations légales
1. Sur le fondement de l'article R. 811-16 : Cet article stipule que le sursis peut être ordonné si l'appelant court le risque de perdre définitivement une somme dans le cas où son appel serait reçu. La cour a interprété la requête de Résina comme insuffisamment justifiée, en indiquant : "la société n'établit pas ainsi que l'exécution du jugement risquerait de l'exposer à la perte définitive d'une somme d'argent."
2. Sur le fondement de l'article R. 811-17 : La cour a affirmé que l'exécution du jugement ne risquait pas d'entraîner des conséquences difficilement réparables, car Résina n’avait fourni aucune preuve substantielle de cette possibilité. La décision souligne l'importance d'étayer les demandes de sursis par des éléments tangibles : "Dès lors, et sans qu'il soit besoin d'examiner le caractère sérieux des moyens énoncés dans la requête, le sursis à exécution ne peut être prononcé."
3. Conclusion légale : En conclusion, la décision de la cour s'attache à la nécessité de fournir des arguments et des preuves solides pour justifier une demande de sursis à exécution et souligne le principe de responsabilité qui est fondamental dans les relations contractuelles : "La société Résina n'est pas fondée à demander le sursis à exécution du jugement."
Ces citations et interprétations montrent l'exigence de preuves claires et convaincantes pour obtenir un sursis à l'exécution d'un jugement, illustrant la rigueur des procédures administratives et la manière dont les appels sont évalués dans le cadre du droit administratif français.