Résumé de la décision :
M. B... a contesté, par une requête enregistrée le 28 octobre 2015, le jugement du 19 mai 2015 du tribunal administratif de Lille qui avait rejeté sa demande d'annulation de deux titres de perception établis à son encontre suite à son licenciement. Le tribunal a jugé la requête irrecevable, considérant que M. B... avait eu connaissance des titres de perception au plus tard le 8 août 2012, sans justifier de circonstances particulières justifiant un dépassement du délai d'un an pour présenter sa réclamation. En conséquence, la cour a rejeté la requête de M. B... et a décidé de ne pas lui accorder de frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Irrecevabilité du recours : La cour a statué que, conformément à l’article R. 421-5 du code de justice administrative, la notification d'un titre de perception doit inclure des informations sur les voies et délais de recours. En l'absence de preuves satisfaisantes attestant que ces informations ont été fournies, les délais ne peuvent être opposables à M. B....
2. Principe de sécurité juridique : La cour a invoqué le principe de sécurité juridique, qui impose que les situations consolidées par le temps ne puissent être contestées indéfiniment. La requête aurait dû être présentée dans un délai raisonnable (un an) et M. B... n'a pas démontré de circonstances particulières justifiant son retard.
3. Rejet des conclusions pour frais de justice : En vertu des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 37 de la loi du 10 juillet 1991, les demandes de mise à la charge de l'État des frais de justice ont également été rejetées.
Interprétations et citations légales :
1. Notification des voies de recours : Selon l’article R. 421-5 du code de justice administrative, "Les délais de recours contre une décision administrative ne sont opposables qu'à la condition d'avoir été mentionnés, ainsi que les voies de recours, dans la notification de la décision." Cette disposition souligne l'importance d'une information adéquate pour garantir l'exercice effectif des droits de recours.
2. Réclamation préalable : L’article 7 du décret n° 92-1369 indique que "Avant de saisir la juridiction compétente, le redevable doit... adresser sa réclamation... au comptable." Cette obligation préalable de déposer une réclamation démontre l'ordre procédural que les redevables doivent respecter.
3. Délai raisonnable : La cour a affirmé que la réclamation doit être faite dans le cadre d'un délai d'un an sauf circonstances particulières. Cette limite est cruciale pour maintenir l'équilibre entre le droit de contestation des individus et l'exigence de sécurité juridique.
En conclusion, le jugement a été rendu en faveur de l’État, confirmant la légitimité des titres de perception sur la base des règles procédurales et des délais applicables. Le requérant a été tenu de répondre aux obligations de notification et de délai, qu'il n'a pas respectées.