Résumé de la décision
Le 29 septembre 2017, M. A..., un ressortissant afghan sans pièces d'identité, a été interpellé à la frontière et a fait l'objet d'un arrêté du préfet du Pas-de-Calais lui imposant de quitter le territoire français, sans décision immédiate sur le pays de destination de l'éloignement. M. A... a contesté cette décision devant le tribunal administratif de Rouen, qui a annulé l'arrêté en fixant l'Afghanistan comme pays de renvoi. En appel, le préfet a contesté ce jugement. La cour a décidé d'annuler l'annulation du tribunal administratif, considérant que l'arrêté ne fixait pas de pays de renvoi.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des conclusions : La cour a relevé qu'il n'y avait pas de décision préalable concernant le pays de destination dans l'arrêté contesté. L'arrêté mentionnait explicitement qu'il ne prenait pas de décision sur le pays de renvoi, et par conséquent, les conclusions de M. A... étaient irrecevables. La cour note : « l'arrêté du 29 septembre 2017 ne fixe pas le pays de destination de la mesure d'éloignement ».
2. Fondement juridique de l'annulation : Le préfet a eu raison de soutenir que le tribunal administratif avait commis une erreur en annulant la décision sur un point inexistant. La cour conclut, « c'est à tort que la magistrate désignée a annulé la décision […] désignant le pays de renvoi ».
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : L'arrêté qui impose une mesure d'éloignement doit se conformer aux dispositions de la législation française concernant les étrangers. Cela implique la nécessité de déterminer un pays de renvoi lorsque l'éloignement est ordonné. Toutefois, celle-ci doit se baser sur une décision explicite, ce que l'arrêté du 29 septembre ne faisait pas.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme : Lorsqu'un État fixe un pays de renvoi, il doit s'assurer que les droits fondamentaux des individus, en vertu de cette convention, sont respectés. Ici, l'absence de décision sur le pays de renvoi écarte toute potentialité d'atteinte aux droits de M. A..., car aucune décision définitive n'était encore intervenue.
La décision met ainsi en avant l'importance de la clarté et de l'existence juridique des décisions administratives dans le contexte des mesures d'éloignement, et rappelle que le droit d'asile et l'éloignement doivent s'exercer dans le cadre des textes législatifs et des conventions internationales appliquées.