Résumé de la décision :
M. C... et Mme B..., représentés par leur avocat, ont contesté un jugement qui a annulé leur déduction de cotisations d'impôt sur le revenu (IR) pour les années 2011, 2012 et 2013, au titre de pensions alimentaires versées à leurs parents. Le tribunal a décidé de rejeter leur demande, confirmant que les requérants n'avaient pas prouvé la réalité des versements effectués, ni établi le besoin de leurs ascendants. La cour a donc décidé que l'administration fiscale avait raison de remettre en cause ces déductions.
Arguments pertinents :
1. Justification des versements : La décision souligne que les contribuables doivent prouver la réalité des versements effectués à titre de pensions alimentaires : "il incombe à ceux qui ont pratiqué une telle déduction de justifier, devant le juge de l'impôt, de l'importance des aliments dont le paiement a été rendu nécessaire par le défaut de ressources suffisantes de leurs ascendants."
2. Absence de preuves : M. C... et Mme B... n'ont pas pu prouver que les sommes déduites avaient réellement été versées à leurs ascendants en Tunisie. Les retraits en espèces réalisés en France ainsi que les attestations sur l'honneur n'étaient pas suffisants pour établir la réalité des versements déclarés : "les retraits d'espèces réalisés en France dont ils se prévalent ne sont, pas plus que les 'attestations sur l'honneur' des prétendus bénéficiaires, de nature à établir la réalité des versements en cause."
3. Force majeure insuffisante : Les requérants ont prétendu que les bouleversements politiques en Tunisie constituaient un cas de force majeure empêchant l'utilisation de moyens bancaires, mais ils n'ont pas apporté d'éléments probants à l'appui de cette affirmation : "ils n'apportent en tout état de cause aucun élément probant, qu'il leur incombe de produire, à l'appui de leurs affirmations."
Interprétations et citations légales :
1. Code général des impôts - Article 156 : Cet article établit que l'impôt sur le revenu est calculé sur le total du revenu net des contribuables, avec possibilité de déduire les pensions alimentaires sous certaines conditions. La cour a rappelé que ces déductions ne sont valables que si les versements répondent aux besoins de l'ascendant : "les pensions alimentaires doivent répondre aux conditions fixées par les dispositions précitées du code civil."
2. Code civil - Article 205 : L'article stipule que les enfants doivent des aliments à leurs ascendants en besoin, ce qui est fondamental pour justifier la déduction : "Les enfants doivent des aliments à leurs père et mère ou autres ascendants qui sont dans le besoin."
3. Code civil - Article 208 : Ce dernier article précise que les aliments doivent correspondant au besoin de celui qui les demande et à la fortune de celui qui doit les verser, renforçant la nécessité de prouver le besoin : "Les aliments ne sont accordés que dans la proportion du besoin de celui qui les réclame, et de la fortune de celui qui les doit."
Ainsi, la décision confirme que la charge de la preuve incombe aux contribuables qui souhaitent bénéficier de déductions fiscales pour des versements à leurs ascendants, en adéquation avec les exigences légales.