Résumé de la décision
La société Standing Véranda a formé appel d'un jugement du tribunal administratif de Lille qui avait rejeté ses demandes tendant à la réduction de la cotisation supplémentaire de taxe professionnelle pour l'année 2009 et des cotisations de cotisation foncière des entreprises pour les années 2010 à 2012. L'administration fiscale a considéré que les activités de la société, liées à la conception, la construction et la vente de vérandas, étaient de nature industrielle, ce qui a conduit à une imposition selon les règles applicables aux établissements industriels. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant la requête de la société et les demandes de décharge fiscale.
Arguments pertinents
1. Nature industrielle de l'activité : La cour a constaté que la société se livrait à une activité de fabrication en utilisant des moyens techniques importants. En effet, "la société requérante procède à la conception, la construction et la vente de vérandas, pergolas et châssis" et réalise un "processus de production aboutissant à la fabrication d'un produit fini sur mesure". Cette description justifie que l'activité soit considérée comme industrielle.
2. Prépondérance des moyens techniques : La cour a jugé que les équipements utilisés, tel que "fraiseuses, chariots élévateurs, lasers rotatifs", démontraient que l'activité nécessitait des moyens techniques robustes. Le fait que la valeur comptable de ces moyens industriels représentât une part importante des immobilisations de la société était également crucial pour la qualification industrielle de l'activité.
3. Absence d'effets du personnel sur la qualification : La cour a souligné que la répartition des employés dans l'activité, avec seulement 14 des 60 salariés dédiés au découpage et à l'assemblage, n'affectait pas le caractère industriel de l'activité, ce qui est également renforcé par l'énoncé : "la condition exigeant une prépondérance des moyens techniques dans l'exercice de l'activité n'étant pas applicable".
Interprétations et citations légales
Les articles du Code général des impôts (CGI) cités dans la décision sont interprétés de manière à déterminer la nature des activités d'une entreprise et leur affectation fiscale. Notamment, les articles suivants :
- Code général des impôts - Article 1469 : Cet article stipule que la taxe professionnelle est calculée sur la valeur locative des biens. L'application correcte de cette règle est essentielle pour déterminer la bonne classification d'une entreprise, et ici, elle a été confrontée à la nature industrielle de l'activité.
- Code général des impôts - Article 1499 : Ce texte spécifie que les établissements industriels doivent être évalués selon des règles établies en fonction de leur caractère industriel. La cour a noté que la société "exerce ainsi une activité de nature industrielle", justifiant l'application de cet article pour sa classification.
Les juges ont également précisé que, puisque l'activité exige des "importants moyens techniques", cela élargit l'interprétation de ce qu'implique une activité industrielle, indiquant que ce n'est pas seulement la fabrication qui compte, mais également la nécessité de moyens matériels significatifs.
Ainsi, cette décision illustre l'importance de l'analyse des faits concrets et des moyens techniques dans la qualification des activités pour les régimes fiscaux applicables. Les règles légales sont appliquées en tenant compte des spécificités de chaque cas, consolidant ainsi le jugement en faveur de l'administration fiscale.