Résumé de la décision :
M. C... A..., un ressortissant algérien, contestait un arrêté préfectoral rejetant sa demande d'admission exceptionnelle au séjour et lui ordonnant de quitter le territoire français dans un délai de trente jours. Le tribunal administratif de Rouen avait, par un jugement rendu le 29 janvier 2019, rejeté sa demande. M. C... A... a fait appel de cette décision. La cour administrative d'appel a confirmé le jugement en considérant que l'arrêté préfectoral était régulier et qu'il n'y avait pas de violation des droits de M. C... A..., y compris en ce qui concerne les considérations relatives à son orientation sexuelle.
Arguments pertinents :
1. Régularité de la procédure : La cour a rappelé que le tribunal administratif n'était pas tenu de répondre à tous les arguments soulevés par M. C... A..., et qu’il avait suffisamment justifié sa décision en tenant compte des éléments de la situation personnelle du requérant. Elle a ainsi écarté le moyen d'insuffisance de motivation du jugement attaqué.
> "Dès lors, le moyen tiré de l'insuffisance de motivation du jugement attaqué doit être écarté."
2. Légalité de l'arrêté préfectoral : La cour a validé la délégation de signature accordée à un secrétaire général de la préfecture, affirmant qu’elle ne portait pas atteinte à la légalité de l'arrêté pris.
> "Cette délégation ne présente pas un caractère de généralité de nature à affecter sa légalité."
3. Examen de la situation personnelle : Elle a constaté que l'autorité préfectorale avait suffisamment motivé son choix en présentant les raisons pour lesquelles la demande de M. C... A... avait été rejetée. Le caractère exceptionnel de la situation n’a pas été établi par le requérant.
> "La préfète de la Seine-Maritime... a énoncé de manière suffisante les motifs de droit et les considérations de fait sur lesquels elle s'est fondée."
4. Atteinte disproportionnée : La cour a conclu qu'il n'y avait pas d'atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et familiale de M. C... A..., considérant sa situation personnelle et ses attaches en France et en Algérie.
> "La préfète de la Seine-Maritime n'a pas porté au droit de l'intéressé au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée..."
Interprétations et citations légales :
1. Délégation de signature : La cour a interprété la délégation de pouvoir selon les règles de l'administration, affirmant que la délégation ne devait pas nécessairement être exhaustive pour être régulière. Cela rappelle l'importance d'un encadrement rigoureux des décisions administratives.
> "La préfète de la Seine-Maritime a donné... délégation à l'effet de signer tous arrêtés, décisions... relevant des attributions de l'Etat dans le département."
Article pertinent: Code des relations entre le public et l'administration - Articles sur la délégation de signature.
2. Motivation de l'acte administratif : La cour a souligné que l'administration doit fournir une motivation suffisante, mais elle n'est pas obligée de répondre à tous les points soulevés par le requérant, ce qui souligne une certaine souplesse dans l'appréciation des actes administratifs.
> "Le tribunal, qui n'était pas tenu de répondre à l'ensemble des arguments soulevés... a indiqué de manière suffisamment précise les éléments..."
Article pertinent: Code de justice administrative - Article sur la motivation des décisions administratives.
3. Droit au respect de la vie privée : La référence à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme souligne que les atteintes aux droits fondamentaux doivent être justifiées et proportionnées.
> "Il s’ensuit que les moyens tirés de la méconnaissance des stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme..."
Article pertinent: Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8.
Dans l'ensemble, la décision met en relief l'équilibre à maintenir entre les droits des individus et les prérogatives de l'administration, tout en confirmant la nécessité d'une motivation adéquate des actes administratifs sans aller jusqu'à l'épuisement de chaque argument soulevé.