Résumé de la décision
M. A... E... B..., ressortissant comorien, a contesté un jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du 13 février 2020 l'assignant à résidence. M. B... avançait que l'arrêté violait l'article L. 561-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, en raison de l'absence de perspectives raisonnables d'éloignement due à la crise sanitaire, affirmant que tous les vols vers les Comores étaient suspendus. La Cour administrative d'appel a rejeté sa requête, confirmant que les circonstances postérieures à l'arrêté n'affectaient pas l'appréciation de la situation à la date de celui-ci.
Arguments pertinents
1. Perspective raisonnable d'éloignement : M. B... soutenait qu'en raison de la crise sanitaire, il n'y avait pas de perspectives raisonnables d'éloignement. Il invoquait l'article L. 561-2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui stipule que l'assignation à résidence est applicable si l'étranger "ne peut quitter immédiatement le territoire français mais dont l'éloignement demeure une perspective raisonnable".
2. Date de l'évaluation : La Cour a décidé que les documents présentés par M. B... concernant l'interruption des vols étaient sans incidence, car l'appréciation de la perspective d'éloignement devait être faite à la date de l'arrêté (13 février 2020), et non en fonction de circonstances survenues ultérieurement.
La Cour a donc écarté le moyen tiré de la méconnaissance des dispositions de l'article L. 561-2, concluant que "le moyen tiré de la méconnaissance des dispositions de l'article L. 561-2... ne peut ainsi qu'être écarté".
Interprétations et citations légales
- Interprétation de l'article L. 561-2 : Cet article permet à l'autorité administrative d'assigner à résidence un étranger lorsque son éloignement est une perspective raisonnable. La Cour a jugé qu'il était essentiel de prendre en compte la situation à la date de l'arrêté, soulignant ainsi le principe de la stabilité des décisions administratives face aux évolutions extérieures.
> Citation : "L'autorité administrative peut prendre une décision d'assignation à résidence à l'égard de l'étranger qui ne peut quitter immédiatement le territoire français mais dont l'éloignement demeure une perspective raisonnable" (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-2).
- Date de l'évaluation : En affirmant que les circonstances intervenues après l'arrêté ne sont pas pertinentes pour juger de la légitimité de celui-ci, la Cour a solidifié l'idée que l'évaluation de la situation doit se faire à un moment donné, ce qui est fondamental pour la sécurité juridique.
Dans ce contexte juridique, la décision souligne l'importance d'une évaluation temporelle dans le traitement des demandes relatives à l'assignation et à l'éloignement, tout en préservant les garanties procédurales attachées au statut des étrangers sur le territoire.