Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. et Mme E..., exploitants agricoles, contestent un arrêté pris par le maire de Saint-Rirand qui interdit la circulation des véhicules de plus de 19 tonnes sur le chemin rural n° 50 menant à leur ferme. Cette interdiction, motivée par des préoccupations relatives à la sécurité et à l’état de la chaussée, a été confirmée par le tribunal administratif de Lyon. La cour a rejeté l’appel des requérants, considérant que l’arrêté ne portait pas une atteinte excessive à la liberté de circulation et à la liberté du commerce et de l’industrie, au regard des circonstances.
Arguments pertinents
1. Préservation de la sécurité publique : La cour a jugé que l'arrêté du maire de Saint-Rirand était fondé sur une nécessité réelle de protéger la structure du chemin contre des véhicules de grand tonnage. L'article R. 141-3 du Code de la voirie routière, cité dans la décision, autorise le maire à interdire l'usage de voies communales par des véhicules dont les caractéristiques sont incompatibles avec la constitution de ces voies.
2. Pas d’atteinte excessive aux libertés : Les juges ont estimé que la mesure d'interdiction ne constituait pas une atteinte disproportionnée à la liberté de circulation et à la liberté du commerce, soulignant la nécessité de préserver la sécurité des usagers et l’intégrité des infrastructures routières.
Interprétations et citations légales
- Code de la voirie routière - Article R. 141-3 : Cet article stipule, "Le maire peut interdire d'une manière temporaire ou permanente l'usage de tout ou partie du réseau des voies communales aux catégories de véhicules dont les caractéristiques sont incompatibles avec la constitution de ces voies...". La cour a interprété cet article comme conférant au maire un pouvoir d’appréciation pour prendre des mesures nécessaires à la sécurité publique.
- Conséquences des dégradations : La décision souligne le constat fait par les services du département concernant l'impact des véhicules lourds sur le chemin rural, mentionnant que "la pérennité de la structure de la chaussée... ne peut être assurée en cas de passage de véhicules de grand gabarit". Cette analyse fait état de l’importance de s’appuyer sur des évaluations techniques pour justifier des restrictions.
En résumé, la cour a validé les actions du maire en se basant sur le droit de limiter l’usage des voies communales en fonction de leur état et de la sécurité des usagers, affirmant que l’interdiction était raisonnable et justifiée par des considérations de sécurité publique.