Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant albanais, a contesté un arrêté du 19 août 2019 par lequel la préfète du Puy-de-Dôme lui a ordonné de quitter le territoire français, ainsi qu'un jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand qui a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. L'intéressé a invoqué des violations des droits consacrés par l'article 8 et l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme. La cour a rejeté sa requête, considérant qu'il n'avait pas démontré de manière satisfaisante une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale ni de risques sérieux en cas de retour en Albanie.
Arguments pertinents
1. Droit au respect de la vie privée et familiale (Article 8 CEDH) :
- La cour a établi que M. A... n'avait pas de liens familiaux suffisamment forts pour justifier une protection sous l'angle de l'article 8. Il a épousé une compatriote bénéficiant d'une protection subsidiaire, mais il n'a pas établi l'ancienneté de leur relation ni démontré une intégration significative en France : "il ne démontre pas être dépourvu d'attaches familiales dans son pays d'origine".
2. Protection contre les traitements inhumains (Article 3 CEDH) :
- Concernant l'allégation d'un risque d'exposition à des violences, la cour a noté que M. A... n'a pas fourni de preuves concrètes de tels risques : "l'intéressé n'est pas fondé à soutenir que la décision fixant le pays de destination viole les stipulations de l'article 3".
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la CEDH :
- Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a évalué la situation personnelle de M. A..., concluant qu'aucun lien de nature à constituer une atteinte disproportionnée n'était établi, soulignant : "il ne justifie pas de l'ancienneté de cette relation à la date de la décision contestée".
2. Article 3 de la CEDH :
- Cet article prohibe les traitements inhumains ou dégradants. La cour a précisé que pour invoquer une protection, le requérant doit démontrer un risque personnel concret. En l'espèce, les vérifications des faits par la CNDA n’avaient pas validé les allégations de M. A..., ce qui a conduit au rejet de ses arguments.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
- Concernant les frais de justice, la cour a noté que, faute de succès, les demandes d'aide ne pouvaient aboutir : "Les conclusions tendant à l'application... ne peuvent par suite qu'être rejetées".
Dans l'ensemble, cette décision illustre comment les droits de l'homme doivent être équilibrés avec les considérations d'ordre public et la véracité des risques allégués par le requérant dans le contexte de la lutte contre l'immigration irrégulière.