Résumé de la décision
La société d’exploitation de l’aéroport Clermont-Ferrand Auvergne (SEAFCA) a demandé l’annulation de l’ordonnance n° 1801127 du 3 juin 2020, considérant qu'elle avait respecté le délai pour confirmer le maintien de ses conclusions selon l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, et qu'elle ne devait donc pas être réputée désistée de sa demande. En revanche, le liquidateur de la société Enhance Aero Technic a soutenu que l'ordonnance d'irrecevabilité rendue par le tribunal administratif était fondée sur l’application correcte des règles de computation des délais. La cour a finalement rejeté la requête de la SEAFCA, confirmant que celle-ci avait bien dépassé le délai imparti pour maintenir sa demande.
Arguments pertinents
1. Délai de confirmation : La cour a illustré que, selon l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, le délai pour confirmer le maintien des conclusions est un délai franc, ce qui implique que le premier jour commence le lendemain de la notification. La SEAFCA a reçu la demande le 9 janvier 2020, le délai pour répondre expirant donc le 10 février 2020. Ne répondant que le 11 février, la SEAFCA a été justement considérée comme désistée.
> « Le délai d'un mois donné [...] a expiré le lundi 10 février 2020 à minuit. »
2. Désistement d'office : La cour soutient que la présidente du tribunal a agi correctement en notifiant le désistement d'office de SEAFCA, après avoir constaté l'absence de réponse dans le délai requis.
> « Elle n'est donc pas fondée à soutenir que c'est à tort que [...] la présidente de la première chambre [...] a donné acte de son désistement d'office. »
Interprétations et citations légales
L'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, qui stipule les conditions dans lesquelles un requérant doit confirmer le maintien de ses conclusions, évoque un aspect crucial du droit administratif, en insistant sur la stricte interprétation des délais.
1. Délai franc : La notion de "délai franc" est énoncée dans l'article R. 612-5-1, lequel précise qu'un délai commence le lendemain de sa notification :
> « […] ce délai ne peut être inférieur à un mois, il sera réputé s'être désisté de l'ensemble de ses conclusions. »
2. Désistement : L'ordonnance inclut également la procédure de désistement d’office de la demande, ce qui renforce l'importance d'une gestion rigoureuse des délais, illustrée par :
> « [...] lorsque l'état du dossier permet de s'interroger sur l'intérêt que la requête conserve pour son auteur... »
L'interprétation stricte des délais suivant cette règle est exemplaire d'une approche rigoureuse dans la gestion des procédures administratives. Cette décision souligne l'importance de respecter les délais légaux, ce qui est essentiel pour la bonne administration de la justice et la sécurité juridique des parties.