Résumé de la décision
Mme B..., de nationalité kosovare, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Lyon du 21 décembre 2020 ainsi que d'un arrêté préfectoral du 4 février 2020 qui la remettait aux autorités italiennes pour l'examen de sa demande d'asile. Toutefois, entre-temps, le préfet de l'Isère a convenu d’admettre Mme B... à déposer sa demande d'asile en France. Par conséquent, la cour a décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur les conclusions d'annulation relatives à l'arrêté du 4 février 2020, considérant que ces dernières étaient devenues sans objet. Les demandes de Mme B... pour une injonction et une indemnité ont également été rejetées.
Arguments pertinents
1. Disparition de l'objet du recours : La cour a constaté que la décision du préfet de l'Isère d'accepter l'enregistrement de la demande d'asile de Mme B... a ôté tout caractère utile à la demande d'annulation de l'arrêté du préfet du Rhône. La cour a ainsi déclaré : « Par suite, les conclusions de Mme B... tendant à l'annulation de cet arrêté sont devenues sans objet et il n'y a donc plus lieu d'y statuer. »
2. Absence d'injonction et d'astreinte : La cour a également déterminé que « le présent arrêt n'impliquant par lui-même aucune mesure d'exécution, les conclusions de Mme B... à fin d'injonction et d'astreinte doivent être rejetées », soulignant que l'attestation délivrée n'appellait à aucune action particulière de leur part.
3. Indemnisation : Concernant les conclusions de Mme B... relatives à l'indemnisation, la cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu de lui donner suite en raison des circonstances de l'affaire.
Interprétations et citations légales
- Règlement (UE) n° 604/2013 : Mme B... a soutenu que l'arrêté du 4 février 2020 méconnaissait certaines stipulations du règlement, notamment les articles 3 et 17 qui traitent du transfert et des responsabilités des États membres en matière de demande d'asile. Ces articles mettent en avant le principe de non-refoulement et la protection des droits fondamentaux des demandeurs d'asile.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce texte permet de demander une indemnisation pour les frais non compris dans la rémunération des avocats. La cour a rejeté la demande de Mme B... en considérant qu’« il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire droit aux conclusions présentées par Mme B... sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ».
En résumé, la décision de la cour a été essentiellement fondée sur le changement de la situation de Mme B..., qui a conduit à une absence de fondement pour la requête d'annulation de l'arrêté préfectoral initial. Les interprétations juridiques mettant en balance les obligations des États européens concernant l'asile et les droits des individus ont joué un rôle crucial dans la détermination de l'issue du recours.