Résumé de la décision
Dans l'affaire N° 14LY04105, la cour administrative a été saisie par M. B..., ressortissant algérien, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Lyon rejetant sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 28 janvier 2014. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. Après l'introduction de la requête, le préfet a délivré à M. B... un certificat de résidence, rendant ses demandes initiales sans objet. La cour a donc décidé qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur les conclusions aux fins d'annulation et d'injonction, et a rejeté les demandes de M. B... concernant les frais d'avocat.
Arguments pertinents
1. Absence d'objet de la requête : La cour a constaté qu'un certificat de résidence a été délivré à M. B... après le dépôt de la requête, rendant ainsi sa demande d'annulation de l'arrêté et ses demandes d'injonction inapplicables. Ceci s'appuie sur le principe selon lequel une décision devenue caduque ne peut plus être litigieuse : « par suite, les conclusions du requérant tendant à l'annulation [...] sont devenues sans objet. »
2. Frais d'avocat : Concernant les demandes de remboursement de frais liés à l'aide juridictionnelle, la cour a statué qu'il n'y avait pas lieu d'accorder une quelconque somme à M. B..., en raison de l'issue favorable de son affaire vis-à-vis de l'administration.
Interprétations et citations légales
1. Principe de l'objet de la requête : Cette décision souligne l'importance de la notion de recevabilité des requêtes administratives, en particulier lorsque les circonstances ont changé postérieurement à leur introduction. Le principe est qu'une décision prise après un recours peut mettre fin à la matière litigieuse, comme énoncé dans la décision : « qu'il en est de même des conclusions à fin d'injonction ; qu'il n'y a donc plus lieu d'y statuer. »
2. Droit au séjour et refus de titre de séjour : L'examen des articles de la convention européenne et de la convention relative aux droits de l'enfant a été évoqué mais n'a pas été déterminant dans cette affaire, en raison de l'entrée en vigueur ultérieure de décisions favorables pour M. B... En outre, le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article 6 évoque les droits des ressortissants algériens dans le cadre de l’accord franco-algérien, lequel a été pris en compte lors du traitement de sa demande de titre de séjour.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Ce texte stipule que dans certaines circonstances, l’État peut être condamné à rembourser les frais exposés par le plaignant. Toutefois, la cour a statué qu’en l'espèce, aucune somme ne saurait être versée, en raison de l’absence de nécessité subsidiaire des frais de justice dans le cadre de la demande.
Ainsi, cette décision démontre l'importance de l'évolution du statut légal des requérants dans les contentieux de séjour et la nécessité de la mise à jour des demandes lorsque des décisions administratives ultérieures modifient la situation juridique des intéressés.