Résumé de la décision
M. A... B..., ressortissant algérien, conteste un jugement du tribunal administratif de Grenoble qui a rejeté ses demandes d'annulation d'une obligation de quitter le territoire français et d'une assignation à résidence. M. B... soutenait remplir les conditions pour obtenir un certificat de résidence d'un an en raison de son mariage avec une ressortissante française et de ses liens familiaux, invoquant à la fois l'accord franco-algérien et l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La cour a jugé que M. B... était entré irrégulièrement en France et n'avait pas prouvé de manière suffisante sa contribution à la vie familiale, concluant que ses droits n'avaient pas été violés.
Arguments pertinents
1. Entrée irrégulière et non respect des conditions : La cour a souligné que pour bénéficier du certificat de résidence d'un an, M. B... devait prouver une entrée régulière sur le territoire français. Puisqu'il a été reconnu qu'il était entré irrégulièrement en 2015, la cour a estimé qu'il n'était pas fondé à revendiquer les droits associés à l'accord franco-algérien. Elle a affirmé que : « M. B... ne justifie pas d'une entrée régulière sur le territoire français ».
2. Absence de préjudice disproportionné à la vie familiale : Concernant la situation familiale de M. B..., bien qu'il ait épousé une ressortissante française, la cour a jugé que les documents fournis ne prouvaient pas suffisamment son implication réelle dans l'entretien et l'éducation de l'enfant. La cour a déclaré que l'obligation de quitter le territoire n'avait pas porté une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale, affirmant que : « l'obligation de quitter le territoire français contestée du 30 janvier 2020 n'a pas porté au droit de M. B... au respect de sa vie privée [...] une atteinte disproportionnée ».
3. Irrecevabilité des autres griefs : M. B... n'a soulevé aucun vice concernant les décisions relatives au délai de départ volontaire et à l'assignation à résidence. Ainsi, la cour a rejeté toutes ses autres conclusions.
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : L'article 6 de l'accord franco-algérien précise que le certificat de résidence est délivré de plein droit si certaines conditions sont remplies. En l'espèce, les conditions incluent une entrée régulière sur le territoire. La cour cite expressément l'article :
- « Le certificat de résidence d'un an portant la mention " vie privée et familiale " est délivré de plein droit : [...] au ressortissant algérien, marié avec un ressortissant de nationalité française, à condition que son entrée sur le territoire français ait été régulière ».
2. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Ce texte protège le droit au respect de la vie familiale. Toutefois, la cour a jugé que la mesure prise n'était pas disproportionnée. La référence légale pertinente est :
- « l'obligation de quitter le territoire français contestée [...] n'a pas méconnu les stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales ».
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Concernant les frais de justice, la cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu de mettre les frais à la charge de l'État, car les conclusions de M. B... ont été rejetées. Elle évoque :
- « doivent être rejetées ses conclusions à fin de mise à la charge de l'État des frais exposés et non compris dans les dépens dans les conditions prévues par les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ».
Ces points mettent en lumière la rigueur avec laquelle la cour examine les conditions d'éligibilité au titre de séjour, particulièrement quand il s'agit de droits liés à la vie familiale pour les étrangers en situation irrégulière.