Résumé de la décision
Mme C..., adjointe administrative principale, a contesté un jugement du tribunal administratif de Lyon qui a rejeté sa demande d'annulation d’un arrêté préfectoral, daté du 27 novembre 2017, refusant de reconnaître l'imputabilité au service de sa pathologie. Mme C... soutenait que son environnement de travail, à proximité d'un émetteur-récepteur de forte puissance, avait provoqué une hypersensibilité aux champs électromagnétiques qui avait aggravé une maladie chronique préexistante. La cour, après examen des circonstances et des avis médicaux, a conclu qu'il n'y avait pas de lien direct et certain entre la maladie et les conditions d'exercice des fonctions, invalidant ainsi sa demande.
Arguments pertinents
La cour a fondé sa décision sur plusieurs points juridiques et factuels clés :
1. Absence de lien direct : La cour a constaté que les troubles dont souffrait Mme C... survenaient après sa prise de poste dans un bureau proche d'un émetteur de forte puissance. Cependant, elle a noté que les conclusions d'un médecin agréé stipulaient que la maladie inflammatoire chronique de Mme C... présentait un caractère évolutif, rendant impossible l'établissement d'un lien direct avec les médicaments prescrits pour ses migraines.
> « [...] obstacle à ce que soit établi un lien direct et certain entre la prise d'anti-inflammatoires prescrits pour soigner l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques et le nouvel épisode douloureux de la pathologie préexistante. »
2. Conditions d’exercice des fonctions : La cour a rappelé que pour qu'un fonctionnaire bénéficie des droits liés à une maladie imputable au service, il doit démontrer un lien direct entre sa pathologie et les conditions d'exercice de ses fonctions. Dans le cas de Mme C..., ce lien n’a pas été établi de manière suffisamment probante.
> « [...] le droit, ouvert par ces dispositions, de conserver l'intégralité du traitement est soumis à la condition que la maladie [...] soit en lien direct, mais non nécessairement exclusif, avec les conditions d'exercice des fonctions. »
Interprétations et citations légales
La décision se fonde principalement sur les articles de la loi portant sur la fonction publique, notamment :
- Loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 - Article 34 : Ce texte encadre les droits des fonctionnaires en matière de congés de maladie et stipule que le lien entre la maladie et le service doit être "direct."
> « Le fonctionnaire en activité a droit [...] à des congés de maladie [...] [...] si la maladie provient [...] d'un accident survenu dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions (...) »
Cette loi souligne également que la maladie doit être dûment constatée et mettre l’intéressé dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions. La difficulté à établir un lien explicite et certain entre la prise de médicaments pour les migraines et l'aggravation de la maladie chronique a conduit le tribunal à ne pas reconnaître l'imputabilité de la pathologie au service.
Ainsi, l'interprétation rigoureuse de ces textes implique que, bien que les circonstances entourant l'affectation de Mme C... puissent paraître préoccupantes, les preuves médicales présentées n'étaient pas suffisantes pour justifier une reconnaissance d’imputabilité. La cour a donc rejeté sa requête, confirmant ainsi la position du tribunal administratif.