Résumé de la décision
La cour administrative d'appel a été saisie par Mme B... D..., ressortissante croate, contestant un jugement du tribunal administratif de Nîmes qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français. Dans sa décision du 4 décembre 2019, la cour a rejeté l'ensemble des conclusions de Mme D..., considérant que les arguments avancés étaient dépourvus de fondement. Elle a notamment confirmé que l'arrêté du préfet était fondé sur des dispositions applicables aux ressortissants des États membres de l'Union européenne.
Arguments pertinents
1. Irregularité de la procédure : Mme D... a soutenu que la procédure était irrégulière car elle n'avait été informée que deux jours avant l'audience d'un moyen d'ordre public susceptible d'être examiné. Toutefois, la cour a jugé que ce délai était suffisant pour lui permettre de présenter ses observations, tant par écrit que verbalement.
> "Le délai de deux jours... doit être regardé comme suffisant."
2. Application erronée de l'article L. 511-1 : La requérante a contesté que le préfet ait utilisé des dispositions inappropriées, à savoir l'article L. 511-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers. La cour a statué que le magistrat avait à juste titre substitué ces dispositions à celles de l'article L. 511-3-1, applicables aux ressortissants d'un État membre.
> "Il suit de là que le moyen tiré de l'erreur de droit... doit être écarté comme inopérant."
3. Violation des droits de l'enfant et des droits humains : Les arguments concernant la violation des droits de l'article 8 de la convention européenne et des droits de l'enfant ont également été écartés, en considérant qu'ils n'avaient pas de fondement.
> "Il y a donc lieu d'écarter ces mêmes moyens, repris en appel."
4. Erreur manifeste d'appréciation : Enfin, la cour a rejeté le moyen selon lequel la décision du préfet était entachée d'erreur manifeste d'appréciation, constatant que Mme D... n'a jamais disposé d'un titre de séjour.
> "Le magistrat... a écarté le moyen tiré de l'erreur manifeste d'appréciation."
Interprétations et citations légales
La décision de la cour repose sur l'interprétation des articles du code de l'entrée et du séjour des étrangers :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article concerne les conditions d'éloignement des étrangers, mais il n'est pas applicable aux ressortissants d'États membres de l'Union européenne, ce qui a conduit à la nécessité d'appliquer l'article L. 511-3-1.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-3-1 : Cet article permet d'obliger un ressortissant d'un État membre à quitter le territoire lorsqu'il ne justifie plus d'un droit de séjour, ce qui s'applique à la situation de Mme D....
La cour a donc utilisé les mécanismes juridiques prévus pour veiller à ce que les décisions administratives soient fondées sur des bases légales appropriées, tout en protégeant les droits des individus conformément aux conventions internationales, notamment la Convention européenne des droits de l'homme et la Convention relative aux droits de l'enfant.
En conclusion, la requête de Mme D... a été rejetée en raison de l'absence de fondement juridique suffisant pour ses demandes, confirmant ainsi la légalité de la décision préfectorale.