Résumé de la décision
M. B... F... a contesté la décision de préemption du maire de la commune de Le Malzieu-Ville, qui avait préempté une parcelle cadastrée, dans le cadre d'un projet d'agrandissement d'une aire de jeux. Après que le tribunal administratif ait rejeté sa requête, il a saisi la cour administrative d'appel pour demander la suspension de cette décision, ainsi que des décisions de rejet de son recours gracieux. Par ordonnance du 5 mai 2021, la cour a rejeté sa demande de suspension, concluant à l'absence de moyens créant un doute sérieux quant à la légalité des décisions contestées.
Arguments pertinents
1. Absence de doute sérieux sur la légalité de la décision de préemption :
La cour a examiné les arguments avancés par M. F... pour établir que la décision de préemption ne soulève pas de questions de droit suffisamment sérieuses. Selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative : "le juge des référés [...] peut ordonner la suspension [...] lorsque l'urgence le justifie et qu'un moyen crée, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision".
2. Contexte de la préemption :
Le maire a exercé son droit de préemption en raison d'un projet d’agrandissement d’une aire de jeux et d’aménagement de l'accès à celle-ci, ce qui est considéré comme servant l’intérêt général. En se fondant sur ces éléments, la cour a déterminé que la légitimité du projet était suffisamment établie.
Interprétations et citations légales
1. Sur l'urgence et le doute sérieux :
La décision souligne que pour qu'une suspension soit prononcée, il doit y avoir à la fois une urgence et un moyen sérieux pouvant créer un doute sur la légalité. Il est précisé que "en l'état de l'instruction, aucun des moyens de la requête n'est de nature à faire naître un doute sérieux sur la légalité de la décision de préemption".
2. Interprétation de l'article L. 521-1 :
L'article L. 521-1 du Code de justice administrative se réfère expressément à la possibilité de suspendre une décision administrative si des éléments justifient un examen approfondi. Cela implique que le requérant doit démontrer non seulement un intérêt à contester, mais aussi la plausibilité de ses arguments.
3. Finalité et légitimité de la préemption :
La préemption doit être exercée dans un cadre de réalisation d'actions d'intérêt général, conforme aux dispositions de l'article L. 300-1 du Code de l'urbanisme, qui vise à garantir une prise en compte des besoins de développement urbain. La cour a considéré que l’intention déclarée du maire répondait à cet impératif.
En résumé, la décision de la cour administrative d'appel se fonde sur l'absence de moyens opérants démontrant une illégalité manifeste de la préemption et sur la réalisation d'un projet d'intérêt général comme justification de la décision contestée.