Résumé de la décision
Dans cette affaire, le centre hospitalier du Pays d'Aix a interjeté appel d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Marseille, qui avait condamné l'établissement à verser une provision de 1 743,18 euros à Mme B..., correspondante à une indemnité de précarité. La cour a estimé que la demande de Mme B... était tardive et donc irrecevable, annulant ainsi l’ordonnance initiale et rejetant la demande de Mme B... devant le tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : La cour a jugé que la demande de Mme B... pour le paiement de l'indemnité de précarité, reçue le 28 octobre 2019, n'avait pas été effectuée dans les délais légaux. En vertu de l'article L. 112-2 du code des relations entre le public et l'administration, les dispositions relatives au silence de l'administration ne s'appliquent pas aux relations entre l'administration et ses agents.
2. Naissance d'une décision implicite : Il a été soulevé que la demande de Mme B... a généré une décision implicite de rejet le 29 décembre 2019. Puis, son recours étant intervenu le 16 mars 2020, au-delà du délai de deux mois, la cour a considéré cette action comme tardive : "le dernier délai ayant expiré au plus tard le 1er mars 2020".
3. Conséquence du refus de renouvellement : La cour a également évoqué le fait que Mme B... avait refusé de renouveler son contrat, ce qui était interprété comme une résiliation volontaire et, de ce fait, excluait son droit à percevoir l'indemnité de précarité.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur plusieurs textes de loi :
- Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 112-2 : Cet article stipule que "les dispositions de la sous-section II du chapitre II du Titre Ier du Livre Ier de ce code ne sont pas applicables aux relations entre l'administration et ses agents". Cela signifie que les règles générales sur le silence de l'administration ne s'appliquent pas pour les relations d’emploi entre un agent public et son employeur.
- Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 112-3 : Bien que non explicitement cité dans la décision, cet article indique le cadre pour la réception et le traitement des demandes administratives. La cour a indiqué qu’une absence d’accusé de réception ne peut pas empêcher la naissance d'une décision implicite de rejet.
La décision souligne l'importance des délais dans le droit administratif et les implications du statut d’employé public, en précisant que les règles qui s'appliquent aux demandes telles que celles de Mme B... sont différentes de celles applicables à d'autres citoyens. La cour a appliqué ces principes pour conclure qu'il était inapproprié de faire droit à la demande de Mme B..., justifiant l'annulation de l'ordonnance du tribunal administratif de Marseille.