Résumé de la décision
La Cour a été saisie par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, d'une requête visant à annuler une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Montpellier, qui avait désigné un expert pour évaluer l'état de santé de M. A..., alors que celui-ci avait déjà purgé sa peine. La Cour a constaté que M. A... n'était plus détenu et que la mesure d'expertise n'était pas utile, conduisant à l'annulation de l'ordonnance et au rejet de la demande de M. A....
Arguments pertinents
1. Inutilité de la mesure d'expertise : La Cour a relevé que la demande d'expertise formulée par M. A... concernait des faits révolus, puisque celui-ci avait définitivement quitté le centre pénitentiaire de Perpignan avant la décision du juge des référés. La mesure n'était donc plus considérée comme utile au sens de l’article R. 532-1 du code de justice administrative : "Le juge des référés peut, sur simple requête, prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction."
2. Compétences de l'administration pénitentiaire : Le Garde des Sceaux a argumenté que la prise en charge sanitaire ne relevait pas de la compétence de l'administration pénitentiaire et qu'elle avait pris toutes les mesures nécessaires pour répondre à ses obligations. Cela a été entendu comme un élément confirmant l'absence de nécessité d'expertise concernant les conditions passées de détention de M. A... .
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, le juge des référés a été amené à appliquer l’article R. 532-1 du code de justice administrative. Ce dernier stipule que le juge peut prescrire des mesures d’expertise jugées utiles :
- Code de justice administrative - Article R. 532-1 : "Le juge des référés peut, sur simple requête, prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction".
La Cour a interprété cet article dans le sens où une mesure d'expertise ne peut être utile que si elle porte sur des faits et des situations qui sont d'actualité ou encore susceptibles d’évaluation à la date de la décision. La décision de condamner le jugement du juge des référés repose ainsi sur l’observation que la situation de M. A... ne pouvait plus faire l’objet d’une évaluation pertinente car il n'était plus dans le système pénitentiaire, un fait qui date bien avant la décision contestée.
Ce fondement légal a permis à la Cour de conclure que la mesure d'expertise était inapplicable et que le jugement des référés avait méconnu les dispositions régissant sa compétence, rendant ainsi l'ordonnance attaquée illégale.