Résumé de la décision
Dans l'affaire n° 19MA00560, la cour administrative d'appel de Marseille a annulé l'ordonnance du tribunal administratif de Nice, qui avait rejeté les conclusions de M. A... visant à contester le non-renouvellement de son autorisation d'occupation du domaine public. La cour a renvoyé l'affaire devant le tribunal administratif pour un nouvel examen des conclusions de M. A... tout en condamnant la commune de Nice à verser 1 500 euros à M. A... au titre des frais de justice, selon l'article L. 761-1 du code de justice administrative. Cependant, la cour a également rejeté les autres conclusions de la requête, notamment celles concernant l'irrecevabilité opposée à la procédure de mise en oeuvre de la concurrence pour l'exploitation de camions pizza.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des conclusions : M. A... avait contesté le caractère implicite d'une décision relative à la mise en concurrence pour l'exploitation de camions pizza. La cour a noté que cette partie de la requête était irrecevable, car non contestée dans le cadre de l'arrêt du 29 avril 2019. La décision stipule : "l'irrecevabilité opposée aux conclusions dirigées contre la décision implicite relative à la mise en oeuvre d'une procédure de concurrence […] n'étant pas contestée, les conclusions d'annulation de l'ordonnance attaquée en ce qui les concerne ne peuvent qu'être rejetées."
2. Limites d'une requête en interprétation : La cour a précisé que toute demande d'interprétation d'une décision judiciaire doit émaner d'une partie et que la décision à interpréter ne doit pas être obscure ou ambiguë. En effet, la requête de M. A... a été jugée manifestement irrecevable, ayant pour but de contester le bien-fondé de l'arrêt initial, indiquant ainsi un détournement de la procédure d'interprétation : "Sous couvert d'une requête en interprétation de l'arrêt de la Cour du 29 avril 2019, M. A... conteste en réalité le bien fondé de cet arrêt."
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Le texte souligne que les présidents de formation de jugement peuvent rejeter des requêtes manifestement irrecevables. Cet article établit clairement les prérogatives de la juridiction en matière de régularisation des requêtes. La décision s'appuie sur ce fondement pour ordonner le rejet de la requête de M. A... : "les présidents de formation de jugement peuvent, par ordonnance : […] 4° Rejeter les requêtes manifestement irrecevables."
2. Conditions de recevabilité d'une requête en interprétation : La nécessité pour une interprétation de ne pas présenter de caractère obscur ou ambigu est une condition essentielle. Ainsi, la cour a bien précisé que la demande de M. A... ne satisfaisait pas cette exigence : "il y a lieu de rejeter par application des dispositions précitées de l'article R. 222-1 du code de justice administrative."
En somme, cette décision illustre les limites des recours en interprétation et le principe selon lequel une requête ne doit pas servir à revendiquer un nouvel examen du bien-fondé d'une décision passée lorsque celle-ci ne présente pas d'ambiguïté.