Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme C... a contesté un jugement du tribunal administratif de Marseille du 19 octobre 2016 qui avait rejeté sa demande d'autorisation de séjour. Par une requête enregistrée le 10 mars 2017, elle a demandé à la cour de suspendre l'exécution de ce jugement et d'ordonner au préfet des Bouches-du-Rhône de lui délivrer une autorisation provisoire de séjour. La Cour a rejeté sa demande au motif que les conditions légales pour ordonner un sursis à l'exécution n'étaient pas remplies.
Arguments pertinents
La décision de la Cour repose sur plusieurs arguments juridiques clés :
1. Irrecevabilité de la demande de sursis : La Cour a statué que le jugement d'un tribunal administratif qui rejette une demande d'un étranger concernant un titre de séjour ne constitue pas une mesure d'exécution susceptible de faire l'objet d'un sursis selon l'article R. 811-17 du Code de justice administrative. En effet, "le jugement par lequel un tribunal administratif rejette la demande d'un ressortissant étranger [...] n'emporte, par lui-même, aucune mesure d'exécution susceptible de faire l'objet du sursis."
2. Conséquences difficilement réparables : La Cour a également noté que les arguments de Mme C... concernant les difficultés que lui causerait une éventuelle exécution forcée de la mesure d'éloignement ne justifiaient pas de considérer qu'elle risquerait des conséquences difficilement réparables dans l'attente de la décision sur le fond du litige. Elle a précisé que "Mme C... ne justifie pas [...] de circonstances telles qu'une telle exécution dans l'attente de la décision sur le fond du litige risquerait d'entraîner pour elle des conséquences difficilement réparables."
Interprétations et citations légales
L'analyse de cette décision se fonde sur les interprétations des articles du Code de justice administrative et leur application dans le contexte des demandes de sursis à exécution :
- Code de justice administrative - Article R. 811-17 : Cet article stipule que le sursis à exécution peut être demandé si "l'exécution de la décision de première instance attaquée risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens énoncés dans la requête paraissent sérieux en l'état de l'instruction."
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article permet aux présidents des formations de jugement de rejeter les conclusions à fin de sursis. La Cour a souligné que son pouvoir de décision est limité aux cas où des mesures d'exécution sont en jeu, ce qui n'était pas le cas ici.
En somme, cette décision met en exergue le besoin de démontrer des conséquences sérieuses et difficilement réparables pour justifier un sursis à l'exécution, ainsi que la distinction entre les procédures d'appel et les mesures exécutables des décisions administratives. L'absence de telles justifications a conduit la Cour à rejeter les demandes de Mme C....