Résumé de la décision
La commune de Perpignan a contesté en appel une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Montpellier qui avait suspendu un arrêté du maire autorisant l'ouverture de commerces non-alimentaires. Par une décision du 21 décembre 2020, la Cour administrative d'appel de Marseille a déclaré l'appel privé d'objet, car les dispositions du décret du 27 novembre 2020 avaient levé l'interdiction d'ouverture des commerces non-alimentaires à compter du 28 novembre 2020. La Cour a également rejeté les demandes de la commune de Perpignan concernant les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Fin de l'interdiction : La Cour a constaté que, suite à la publication du décret du 27 novembre 2020, l'interdiction d'ouverture des commerces non-alimentaires a pris fin le 28 novembre 2020, rendant ainsi la demande d'annulation de l'ordonnance initiale sans objet. La Cour souligne que « dès lors, compte tenu des dispositions de ce décret […] l'appel de la commune de Perpignan doit être regardé comme privé d'objet ».
2. Respect du contradictoire : Le juge a également noté que les procédures de la première instance avaient été menées conformément au principe du contradictoire, affirmant que « l'instruction a été poursuivie dans le respect du contradictoire ».
3. Rejet des conclusions sur les frais : Enfin, la Cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu de faire droit aux conclusions de la commune demandant une indemnité sur le fondement des dispositions de l'article L.761-1 du code de justice administrative, considérant que la situation ne justifiait pas une telle mesure.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L.554-1 : Cet article régit les procédures de référé qu'il est prévu d'appliquer en cas d'urgence. La décision repose sur l'application de ce cadre légal pour justifier la suspension initiale de l'arrêté.
2. Décret n° 2020-1454 du 27 novembre 2020 : Il est crucial de noter que ce décret a directement conduit à la levée de l'interdiction contestée dans l'affaire. La Cour fait référence aux « dispositions de l'article 2 du décret du 27 novembre 2020 » pour souligner que l'ordonnance n'avait plus d'effet à partir de la date d'entrée en vigueur de ce décret.
3. Principe du contradictoire : En rappelant que « l'instruction a été poursuivie dans le respect du contradictoire », la Cour encourage un respect rigoureux des procédures judiciaires et un équilibre entre les parties dans une situation de référé.
4. Article L.761-1 : Le rejet des demandes de la commune sur la base de cet article est significatif, soulignant que les demandes de remboursement des frais juridiques ne seront pas accordées si l'issue ne le justifie pas.
En conclusion, cette décision met en exergue non seulement l'importance des circonstances législatives dans le cadre des procédures administratives mais aussi la nécessité de respecter le principe du contradictoire durant ces procédures, tout en affirmant que le changement de contexte juridique peut rendre une demande initiale sans objet.