Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Marseille a rejeté la requête de Mme F..., qui demandait une provision de 30 000 euros à valoir sur l'indemnisation des préjudices subis par son fils A... G... suite à une chute survenue sur la plage de Balaguier. Mme F... soutenait que la commune de La Seyne-sur-Mer avait manqué à son obligation de sécurité. La cour a confirmé la décision du juge des référés du tribunal administratif de Toulon, considérant que la responsabilité de la commune était exonérée en raison d'une faute de la mère qui avait permis à son fils d'escalader un bateau échoué sur la plage.
Arguments pertinents
1. Obligation de sécurité : La cour a rappelé les obligations du maire en matière de sécurité des usagers des plages, stipulées par le Code général des collectivités territoriales - Article L. 2213-23, soulignant que la prévention des accidents incombe à la municipalité.
2. Faute contributive : Le premier juge a estimé, à juste titre, que la présence d'un bateau échoué constituait un danger que la mère de l'enfant n'aurait pas dû ignorer. En laissant son fils escalader l'embarcation, elle a commis une faute qui exonère la commune de toute responsabilité. Ce raisonnement s'appuie sur la notion de faute de la part de Mme F..., qui a mis son enfant dans une situation à risque.
3. Rejet des demandes : Au vu de ces éléments, la cour conclut que Mme F... n'était pas fondée à demander une provision, et ce, même en l'absence de signalisation spécifique concernant le danger.
Interprétations et citations légales
- Obligation de la commune : Selon le Code général des collectivités territoriales - Article L. 2213-23, il est de la responsabilité de la municipalité de « prévenir les accidents par des précautions convenables » et d’assurer la sécurité des usagers sur les plages.
- Responsabilité partagée : La décision souligne l'importance de la prudence personnelle. La cour a jugé que la mère, présente sur les lieux, aurait dû empêcher son enfant de grimper sur un bateau échoué, représentant un danger évident. La cour a statué que "la mère a commis une faute de nature à exonérer en totalité la responsabilité de la commune de La Seyne-sur-Mer".
- Conditions pour accorder une provision : Le Code de justice administrative - Article R. 541-1 précise que le juge des référés peut accorder une provision si « l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable ». La cour a interprété cette disposition à la lumière des faits établis, concluant que cette condition n'était pas remplie en raison de la faute de la mère.
En conclusion, cette décision illustre l'importance de considérer non seulement les obligations des collectivités publiques, mais également la responsabilité individuelle des usagers dans des situations d'accidents.