Résumé de la décision
Mme A... a saisi la Cour d'une requête en appel contre l'ordonnance du 7 septembre 2018 émanant du juge des référés du tribunal administratif de Marseille, qui avait rejeté sa demande de condamnation de la métropole Aix-Marseille-Provence à lui verser une provision de 30 000 euros pour un préjudice subi à la suite d'une chute survenue le 31 août 2016. La Cour a constaté une irrégularité dans la procédure, en raison du non-respect par le juge des référés de l'obligation d'inviter le ministre du travail à participer à la procédure, étant donné le statut de Mme A... en tant que contrôleur du travail. L'ordonnance de première instance a donc été annulée, et l'affaire a été renvoyée devant le tribunal administratif de Marseille pour être jugée à nouveau.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de la métropole :
Mme A... argüe que la responsabilité de la métropole est engagée en raison d'un défaut d'entretien normal de l'ouvrage public, ce qui a conduit à son accident.
2. Absence de faute de la requérante :
Elle soutient qu'elle n'a commis aucune faute, renforçant ainsi son argument selon lequel la métropole doit être tenue pour responsable.
3. Irrégularité procédurale :
La Cour a relevé une irrégularité dans la procédure du tribunal administratif. En vertu de l'article 3 de l'ordonnance n° 59-76 du 7 janvier 1959, il est stipulé que « les agents publics de l'Etat qui demandent en justice la réparation d'un préjudice qu'ils imputent à un tiers doivent appeler en déclaration de jugement commun la personne publique intéressée ». La non-communication de la requête au ministre du travail constitue une méconnaissance de cette obligation, ce qui entache la décision initiale d'irrégularité.
Interprétations et citations légales
1. Ordonnance n° 59-76 du 7 janvier 1959 - Article 3 :
Cet article impose que « les agents publics de l'Etat [...] doivent appeler en déclaration de jugement commun la personne publique intéressée ». Cette règle vise à garantir que toutes les parties potentiellement responsables soient mises en cause dans le cadre des demandes de réparation.
2. Code de justice administrative - Article R. 611-7 :
Cet article, qui régit l’information des parties sur les moyens pouvant fonder une décision, souligne l'importance de la régularité de la procédure et le respect du droit de chacun à un procès équitable.
3. Récidivisme de la règle de mise en cause :
La décision met également en lumière l’impératif de respecter cette règle de mise en cause pour s'assurer que les dommages-intérêts peuvent être correctement attribués et que les collectivités publiques susceptibles d'indemniser soient présentes.
En conclusion, la décision de la Cour de renvoyer l'affaire au tribunal administratif de Marseille insiste sur l'importance de la régularité procédurale en droit administratif, garantissant ainsi le respect des droits des parties en présence. La méconnaissance d'une obligation de mise en cause a conduit à l'annulation de la décision initiale et souligne l'exigence de rigueur dans le traitement des demandes en réparation.