Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B... a demandé l'annulation d'une ordonnance rendue par le juge des référés du tribunal administratif de Nîmes, au motif que l'expertise sollicitée serait utile à sa nouvelle demande de carte de stationnement pour personne handicapée. En effet, bien que Mme B... ait déjà contesté le refus d'attribution de cette carte, le tribunal avait confirmé ce refus par un jugement devenu définitif. Le juge des référés a rejeté sa demande, estimant qu'elle ne justifiait pas un changement dans sa situation depuis la décision précédente. En conséquence, la cour a confirmé cette ordonnance et a rejeté la requête de Mme B...
Arguments pertinents
1. Absence de Changement : La cour a affirmé que la requérante ne démontrait pas que sa situation avait changé depuis le jugement du 23 octobre 2018, ce qui est un facteur essentiel dans les décisions concernant les demandes d'expertise en matière de référé. La cour a en effet noté que "l'appréciation portée sur les conséquences de son handicap, au regard des conditions posées par le 3° du I de l'article L. 241-3... ne saurait donner lieu à un nouveau litige" (point 5).
2. Caractère Utile de l'Expertise : La demande d'expertise, selon la cour, ne présentait pas un caractère utile conformément à l'article R. 532-1 du code de justice administrative. Le juge des référés a donc refusé de prescrire l'expertise souhaitée, estimant que Mme B... ne faisait état d'aucune circonstance nouvelle.
3. Décision Déjà Jugée : La cour a rappelé que l'ordonnance devait être respectée car la question de l'attribution de la carte " mobilité inclusion " portant mention " stationnement pour personnes handicapées " avait déjà été examinée par le tribunal administratif de Nîmes, ce qui empêchait tout nouvel examen de la même question en l'absence de changements significatifs.
Interprétations et citations légales
Les interprétations des textes de loi dans cette décision sont directement liées aux critères d'évaluation des demandes d'expertise. Deux articles majeurs du code de justice administrative et du code de l'action sociale et des familles sont mis en avant :
- Code de justice administrative - Article R. 532-1 : Cet article stipule que "Le juge des référés peut, sur simple requête (...) prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction". La cour a appliqué ce cadre juridique pour évaluer l'utilité de la demande d'expertise de Mme B..., concluant que la requérante n'avait pas su prouver que sa situation avait sensiblement évolué depuis la précédente décision.
- Code de l'action sociale et des familles - Article L. 241-3 : Cet article énonce les conditions d'attribution de la carte " mobilité inclusion ". Il précise notamment que la mention " stationnement pour personnes handicapées " est attribuée en fonction des preuves démontrant la capacité et l'autonomie de déplacement de la personne. En l'occurrence, la cour a noté que les documents que Mme B... avait fournis ne corroborent pas une situation nouvelle justifiant une nouvelle expertise.
Ainsi, la décision illustre comment les critères de changement de situation sont essentiels dans la décision du juge des référés, tout en soulignant la nécessité de présenter de nouvelles preuves substantielles pour relancer une telle demande après une décision judiciaire définitive.