Résumé de la décision
Mme Abeijon-Bujan, secrétaire administrative ayant travaillé pour l'ONAC (Office national des anciens combattants et victimes de guerre), a contesté un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté ses demandes d'indemnisation pour préjudices causés par non-respect des temps de repos, abus dans l'utilisation des astreintes et absence de formation. La Cour a rejeté sa requête, estimant que la responsabilité de l'État ne pouvait être engagée concernant les fautes commises par l'ONAC dans le cadre de ses relations de travail.Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande contre l'État : La Cour a souligné que, selon l'article L. 611-1 du Code des pensions civiles et militaires, l'ONAC est un établissement public sous la tutelle du ministre de la défense. Par conséquent, la responsabilité de l'État ne peut pas être recherchée pour des fautes commises par l'ONAC dans sa gestion des relations de travail avec Mme Abeijon-Bujan. La requête étant mal dirigée, ses moyens ne sont pas utilement invoqués.- Citation : "Il suit de là que la responsabilité de l'État ne peut être utilement recherchée pour les fautes que l'ONAC aurait commises à l'occasion de ses relations de travail avec Mme Abeijon-Bujan."
2. Absence de nouveaux éléments : La Cour a également rejeté les moyens d'appel car ils avaient déjà été présentés et rejetés par le tribunal de première instance sans qu'aucun élément distinct ne soit apporté pour justifier un nouvel examen.
- Citation : "La requérante ne faisant état devant la Cour d'aucun élément distinct de ceux soumis à leur appréciation."
Interprétations et citations légales
1. Responsabilité administrative : L'article L. 611-1 du Code des pensions civiles et militaires défend l'idée que, bien que l'ONAC soit sous la tutelle du ministre de la défense, cela ne signifie pas que l'État puisse être tenu responsable des fautes de gestion de cet établissement public. L'application stricte de cette règle limite considérablement la capacité des agents d'un établissement public à rechercher une responsabilité de l'État en raison de mauvaise gestion de leur employeur.- Citation : "L'Office national des anciens combattants et victimes de guerre est un établissement public national à caractère administratif placé sous la tutelle du ministre de la défense."
2. Règles de la procédure contentieuse : La Cour s’appuie sur les dispositions de l'article R. 222-1 du Code de justice administrative pour rejeter les demandes qui ne présentent pas d'éléments nouveaux ou pertinents. Cela démontre une volonté de la juridiction administrative de ne pas surcharger le système judiciaire avec des recours répétitifs et sans fondement.
- Citation : "Les présidents des formations de jugement des cours peuvent (...) par ordonnance, rejeter (...) les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement." (article R. 222-1)
Cette décision montre comment la Cour renforce la séparation des responsabilités entre l'État et les établissements publics administratifs, tout en appliquant rigoureusement les procédures de recours administratifs.