Résumé de la décision
M. C..., de nationalité marocaine, conteste un jugement du tribunal administratif de Marseille qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 4 juin 2018, l'obligeant à quitter le territoire français. Il soutient que cet arrêté était insuffisamment motivé et méconnaissait ses droits familiaux conformément à l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme. La Cour a finalement jugé que sa requête était manifestement dépourvue de fondement et a rejeté ses demandes, y compris celles concernant l'injonction et les frais juridiques.
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Arguments pertinents
1. Motivation de l’arrêté : La Cour a noté que M. C... n'a pas apporté de nouveaux éléments dans son appel concernant la motivation de l'arrêté. Ainsi, elle a décidé d'adopter les motifs du tribunal administratif qui avaient déjà écarté cet argument.
> "Le moyen tiré du défaut de motivation ne comporte aucun élément de fait ou droit nouveau par rapport à l'argumentation développée par M. C... devant le tribunal administratif."
2. Droits au séjour en vertu de l’article 8 de la CEDH : M. C... ne justifie pas d'une résidence habituelle en France et n’établit pas une communauté de vie substantielle avec sa compagne. La Cour a conclu que son argumentation était insuffisante pour établir une ingérence dans sa vie familiale au sens de la Convention.
> "M. C... ne justifie pas de sa résidence habituelle en France depuis l'année 2013 [...] il ne justifie pas de la réalité et de l'intensité de la communauté de vie avec sa compagne."
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Interprétations et citations légales
1. Motivation des actes administratifs :
- Le respect du principe de motivation est fondamental en droit administratif. L'article R. 222-1 du code de justice administrative permet de rejeter des requêtes manifestement dépourvues de fondement si elles ne présentent pas d'éléments nouveaux.
Code de justice administrative - Article R. 222-1 :
> "Les présidents des formations de jugement des cours peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement."
2. Ingérence dans la vie privée:
- L'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme protège le droit au respect de la vie privée et familiale. Cependant, pour qu'une ingérence soit considérée comme illégitime, il faut prouver qu'elle n'est pas justifiée par des raisons d'intérêt public.
Transaction européenne des droits de l'homme - Article 8 :
> "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire."
La Cour souligne que la charge de la preuve incombe à M. C..., qui n’a pas réussi à démontrer une présence significative ou une communauté de vie avec sa compagne, conditions nécessaires à la protection prévue par l’article 8. Ainsi, la décision confirme l'importance d'une motivation solide et des preuves tangibles dans les recours contre des mesures d'éloignement.