Résumé de la décision
La Cour a été saisie par M. B... le 16 juin 2019 pour obtenir la suspension de l'exécution d'un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône daté du 28 mai 2018, prononçant son expulsion du territoire français. M. B... argue qu'il remplit ses obligations parentales envers ses enfants et que l'expulsion ne répond pas à une nécessité impérieuse pour la sûreté de l'État ou la sécurité publique. Par décision rendue le 9 juillet 2019, la Cour a rejeté sa demande, concluant qu'il n'existait pas de doute sérieux quant à la légalité de l'expulsion.
Arguments pertinents
1. Absence de doute sérieux : La Cour a décidé que les moyens avancés par M. B... ne créaient pas de doute sérieux sur la légalité de l'arrêté d'expulsion. Ce principe est fondamental dans l'analyse des demandes de suspension portant sur des décisions administratives.
2. Conditions relatives à l'expulsion : La décision précise que, selon le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, l'expulsion peut être prononcée si la présence d'un étranger constitue une menace grave pour l'ordre public, mais avec certaines exceptions, notamment pour les parents d'enfants français ayant un lien soutenu avec leur famille (article L. 521-2).
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs articles du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut suspendre l'exécution d'une décision administrative "lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision".
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 521-2 : Il précise les conditions sous lesquelles une expulsion peut être prononcée, notamment : "Ne peuvent faire l'objet d'une mesure d'expulsion que si cette mesure constitue une nécessité impérieuse pour la sûreté de l'Etat ou la sécurité publique et sous réserve que les dispositions... n'y fassent pas obstacle".
La Cour a donc affirmé que M. B... ne parvenait pas à établir une telle nécessité, ce qui renforce l'idée que l’expulsion doit être proportionnée et justifiée par des éléments objectifs.
A travers cette décision, la Cour rappelle l'importance d'un équilibre entre les considérations d'ordre public et la protection des droits des étrangers, notamment dans le cadre familial, tel que garanti par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme et l'article 3-1 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant.
En conclusion, cette affaire illustre les défis juridiques relatifs aux mesures d'expulsion et la nécessité de démontrer, dans un cadre de référé, l'urgence et la légalité des mesures contestées.