Résumé de la décision
M. C... a interjeté appel d'un jugement rendu le 7 décembre 2018 par le tribunal administratif de Nîmes, qui avait rejeté sa demande tendant à ce que des avis de mise en recouvrement d'impôts soient déclarés prescrits et à obtenir la décharge des impositions correspondantes. La Cour d'appel administrative a confirmé le jugement en considérant que les conclusions concernant la prescription étaient irrecevables et que les arguments de M. C... visant à contester la régularité de la mise en recouvrement des impositions en question n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité des conclusions sur la prescription : La Cour a considéré que les conclusions de M. C... visant à obtenir une déclaration de prescription des avis de mise en recouvrement étaient irrecevables. Selon elle, il n'appartient pas au juge fiscal de statuer en plein contentieux sur une telle déclaration. Ce raisonnement est soutenu par l'affirmation que « de telles conclusions étaient, ainsi que l'ont retenu à bon droit les premiers juges, irrecevables ».
2. Inopérabilité des moyens relatifs à la prescription : M. C... a tenté de soutenir que l'action fiscale en recouvrement était prescrite en vertu de l'article L. 274 du livre des procédures fiscales. Toutefois, la Cour a statué que ce moyen ne pouvait être présenté que dans le cadre d'une demande de décharge d'une obligation de payer résultant d'un acte de poursuite, et non dans le cadre d'un litige sur les impositions elles-mêmes. Elle a précisé que « ce moyen ainsi repris en appel par M. C... doit, par suite, être écarté pour ce motif ».
3. Rejet des conclusions aux fins de décharge : En l'absence de conclusion expresse demandant la décharge de l'obligation de payer, le tribunal a considéré que les demandes de décharge des impositions étaient également rejetées, partant du principe que « les conclusions aux fins de décharge des impositions en litige ne peuvent qu'être rejetées ».
Interprétations et citations légales
1. Article L. 274 - Livre des procédures fiscales : Cet article stipule que « Les comptables publics des administrations fiscales qui n'ont fait aucune poursuite contre un redevable pendant quatre années consécutives à compter du jour de la mise en recouvrement du rôle ou de l'envoi de l'avis de mise en recouvrement sont déchus de tous droits et de toute action contre ce redevable ». Cette disposition impose une rigueur sur le délai de prescription en matière fiscale, mais, comme le souligne la Cour, son application dépend du cadre procédural adéquat.
2. Article L. 281 - Livre des procédures fiscales : Ce texte prévoit que les redevables peuvent faire opposition à la poursuite. La Cour a relevé que le moyen tiré de la prescription ne pouvait être invoqué que dans ce cadre, affirmant que « l'impôt ne pourrait plus être exigible du fait de la forclusion de l'action fiscale en recouvrement ne peut être présenté [...] qu'à l'occasion d'une demande de décharge de l'obligation de payer procédant d'un acte de poursuite identifié ».
Ainsi, la décision se fonde sur une interprétation stricte des règles de contentieux fiscal, mettant en lumière l'importance de la conformité procédurale dans la formulation des demandes de décharge.