Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant tunisien, conteste un arrêt du préfet des Alpes-Maritimes qui refuse sa demande de changement de statut d'artisan à salarié et lui enjoint de quitter le territoire français. Il fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Nice qui a rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté. La cour d'appel confirme le rejet de sa requête, estimant que M. A... ne remplit pas les conditions requises pour bénéficier d'un titre de séjour en raison de l'absence de preuves de sa présence habituelle en France depuis plus de dix ans avant le 1er juillet 2009.
Arguments pertinents
1. Présence en France: La cour souligne que M. A... ne peut prouver une présence continue en France depuis plus de dix ans. Selon la décision, il n'a produit aucune pièce qui atteste de sa présence avant le 20 juillet 2002. En conséquence, il n'est pas éligible au titre de séjour prévu par l'article 7 ter d) de l'accord franco-tunisien, qui stipule : « les ressortissants tunisiens qui... justifient par tous moyens résider habituellement en France depuis plus de dix ans... ».
2. Contrat de travail nécessaire: Concernant la demande de titre de séjour en tant que salarié, la cour note que M. A... ne dispose pas d'un contrat de travail visé par les autorités compétentes, ce qui est indispensable selon l'article 3 de l'accord. Ce manquement conduit à écarter ses arguments en ce sens.
Interprétations et citations légales
1. Accord Franco-Tunisien: L'article 7 ter de l'accord franco-tunisien du 17 mars 1988 modifié stipule que les ressortissants tunisiens doivent prouver une présence habituelle en France pendant une période non interrompue de plus de dix ans. L'interprétation des juges consiste à déclarer que l'absence de preuves tangibles antérieures au 20 juillet 2002 empêche M. A... de bénéficier de ce droit.
- Citation : « (...) d) Reçoivent de plein droit un titre de séjour renouvelable un an et donnant droit à l'exercice d'une activité professionnelle [...] les ressortissants tunisiens qui [...] justifient par tous moyens résider habituellement en France depuis plus de dix ans. »
2. Conditions pour un titre de séjour salarié: L’article 3 de l’accord impose une condition claire : la nécessité d’un contrat de travail validé pour pouvoir prétendre à un titre de séjour salarié. La cour applique strictement cette exigence.
- Citation : « Les ressortissants tunisiens désireux d'exercer une activité professionnelle salariée en France [...] reçoivent, après contrôle médical et sur présentation d'un contrat de travail visé par les autorités compétentes, un titre de séjour... »
Conclusion
Ainsi, la décision de la cour repose sur un examen minutieux des conditions d'éligibilité stipulées dans l'accord franco-tunisien. La combinaison de l'exigence de la présence continue en France durant une décennie et l'absence d'un contrat de travail valide a conduit au rejet des demandes de M. A.... Cette décision réaffirme la rigueur des conditions appliquées aux ressortissants étrangers souhaitant obtenir un titre de séjour en France.