Résumé de la décision
Dans cette affaire, Me A..., représenté par Me B..., a formé une requête pour annuler une ordonnance du 16 janvier 2020 et un arrêté du 30 septembre 2013, ainsi que pour obtenir une somme de 5 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative. La commune de Châteauvert a contesté cette requête, la déclarant manifestement irrecevable, en soulignant que le délai de plus de quatre ans et demi s'était écoulé depuis la notification de l'arrêté sans circonstances particulières justifiant ce retard. La Cour a décidé de rejeter la requête de Me A... et également les conclusions de la commune, considérant que le juge avait correctement appliqué le principe de sécurité juridique.
Arguments pertinents
1. Délai de recours : La Cour a souligné que Me A... a manqué le délai raisonnable d'un an pour contester l'arrêté, comme le stipule l'article R. 222-1 du Code de justice administrative. Malgré les allégations de problèmes de santé, Me A... n'a pas fourni de preuves pour étayer sa demande.
Citation : "Si, en appel, Me A... fait valoir, à ce dernier titre, que M. E... aurait souffert de problèmes de santé... il ne produit aucune pièce de nature à l'établir."
2. Principe de sécurité juridique : L'ordonnance attaquée a mis en avant la nécessité de concilier le droit à un recours effectif avec le principe de sécurité juridique, qui impose des limites temporelles à la possibilité d’exercer un recours.
Citation : "Dès lors, Me A..., qui n'invoque pas un défaut de notification de la décision attaquée, n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que... le magistrat... a rejeté sa demande en application des dispositions du dernier alinéa de l'article R. 222-1."
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Cet article stipule les conditions dans lesquelles un président de formation de jugement peut rejeter des requêtes manifestement irrecevables. Non seulement il encadre le délai raisonnable pour contester des actes administratifs, mais il protège aussi le principe de sécurité juridique.
Citation : "les présidents de formation de jugement des tribunaux (...) peuvent, par ordonnance : (...) rejeter les requêtes manifestement irrecevables, lorsque... les délais de recours..."
2. Sécurité juridique vs droit de recours : La Cour a clairement établi que le droit à un recours effectif n'est pas absolu et doit être équilibré avec la nécessité de sécurité juridique. Le délai raisonnable de recours est ainsi une condition préalable à la recevabilité des demandes.
Citation : "en opposant le délai raisonnable de recours d'un an, le juge s'est borné à concilier le principe de sécurité juridique... avec les autres principes à valeur constitutionnelle applicables à la procédure contentieuse administrative."
En résumé, la décision met en lumière l'importance des délais de recours dans la procédure administrative, en équilibrant le droit à un recours effectif et le principe de sécurité juridique, tout en insistant sur la charge de la preuve sur le requérant pour justifier un retard dans la saisine du juge.