Résumé de la décision
La commune de Pézenas a été condamnée par un arrêt n° 17MA04569 du 14 octobre 2019 à verser une somme de 56 685 euros à la SCI 2AB, ainsi qu'une somme de 2 000 euros au titre des frais d'instance. Face à l'absence d'exécution de cette décision, la SCI 2AB a sollicité une astreinte de 100 euros par jour de retard jusqu'à l'exécution de l'arrêt. La commune a demandé un sursis à statuer, invoquant un pourvoi en cassation et des doutes sur la solvabilité de la SCI 2AB. La cour a rejeté cette demande de sursis, a décidé d'imposer l'astreinte requise, et a également condamné la commune à verser 1 000 euros supplémentaires à la SCI 2AB.
Arguments pertinents
1. Exécution des jugements : La cour rappelle que, selon l'article L. 11 du Code de justice administrative, "les jugements sont exécutoires." Ce principe impose à la commune de Pézenas de se conformer à l'arrêt du 14 octobre 2019, malgré le pourvoi en cassation introduit.
2. Inexécution et astreinte : La commune n'a pas justifié de l'exécution de l'arrêt, et la cour a précisé que "la juridiction saisie peut prononcer une astreinte" si le jugement n'a pas été exécuté dans le délai imparti (article L. 911-4 du même code). Cela justifie l'astreinte prononcée en raison de l'absence d'exécution.
3. Doute sur la solvabilité : En évoquant les doutes sur la solvabilité de la SCI 2AB, la commune n'a pas présenté de preuve tangible. La cour souligne qu'elle reste tenue d'exécuter l'arrêt, indépendamment de ces préoccupations.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 11 : Cet article établit clairement que les décisions judiciaires doivent être exécutées, ce qui constitue le fondement de la demande d'astreinte. L'absence d'exécution, malgré un pourvoi, est insuffisante pour justifier un non-respect de cette obligation.
2. Code de justice administrative - Article L. 911-4 : Ce texte autorise les parties intéressées à demander à la juridiction d’assurer l’exécution. Il stipule que "si le jugement ou l'arrêt dont l'exécution est demandée n'a pas défini les mesures d'exécution, la juridiction saisie procède à cette définition." Dans ce cas, la cour a donc considéré opportun de fixer une astreinte afin de garantir l’exécution de l’arrêt non respecté.
3. Code civil - Article 1231-7 : Cet article précise que la condamnation prononce de plein droit les intérêts au taux légal. Ce point renforce l'idée que la commune est en défaut, et que des intérêts s'accumulent tant que l'exécution ne se réalise pas.
Cette analyse démontre les fondements juridiques solides sur lesquels la décision repose, et illustre le caractère impératif de l’exécution des jugements administratifs.