Résumé de la décision
La cour administrative d'appel a été saisie par le préfet du Gard, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Nîmes annulant son arrêté du 16 novembre 2018. Par cet arrêté, le préfet avait refusé de délivrer un titre de séjour à M. C..., un ressortissant tunisien, et l'avait obligé à quitter le territoire français. Le tribunal avait jugé que M. C... avait le droit à un titre de séjour en vertu de ses liens avec sa fille, citoyenne française, et avait annulé l'arrêté. La cour a confirmé la décision du tribunal, rejetant l'appel du préfet et reconnaissant que M. C... contribuait effectivement à l'entretien et à l'éducation de son enfant.
Arguments pertinents
1. Contribuer à l'entretien de l'enfant : La cour a souligné que la notion de "contribuer effectivement" à l'entretien et à l'éducation de l'enfant, comme indiqué dans le 6° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, ne se limite pas à la contribution financière. Au contraire, M. C... a établi sa contribution par des mesures non financières, notamment en s'occupant de sa fille durant les week-ends. L'arrêt stipule à ce propos : « les attestations produites par M. C..., qui ne sont pas par principe dépourvues de valeur probante, établissent que celui-ci contribue effectivement à l'entretien et à l'éducation de l'enfant depuis sa naissance ».
2. Erreur manifeste d'appréciation : La cour a rejeté l'argument du préfet selon lequel l'arrêté aurait été fondé sur une absence de participation de M. C... à l'entretien de l'enfant, qualifiant cette position d'erreur manifeste dans l'appréciation des faits.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Le 6° de cet article précise que « l'étranger [...] qui est père ou mère d'un enfant français mineur résidant en France, à condition qu'il établisse contribuer effectivement à l'entretien et à l'éducation de l'enfant dans les conditions prévues par l'article 371-2 du code civil ». La cour a interprété ceci comme englobant non seulement une contribution financière, mais également toute autre forme de prise en charge qui témoigne d'un engagement parental significatif.
2. Article 371-2 du Code civil : Cet article précise les obligations des parents quant à l'entretien et à l'éducation de leurs enfants, établissant ainsi le cadre légal pour juger de la contribution d'un parent. La traduction de son contenu dans le contexte des procédures administratives souligne l'importance des relations parentales concrètes sur le décisionnel des titres de séjour.
En résumé, la décision a été fondée sur l'appréciation holistique des contributions parentales dans le cadre de la législation relative à l'immigration et aux droits de la famille, illustrant ainsi l'importance des liens familiaux dans le traitement des demandes de titres de séjour pour les ressortissants étrangers.