Résumé de la décision
M. D... A..., ressortissant algérien, a contesté l'arrêté du 26 octobre 2017 du préfet des Bouches-du-Rhône qui refusait de lui délivrer un titre de séjour, l'obligeait à quitter le territoire français dans un délai de trente jours et fixait le pays de reconduite. Le tribunal administratif de Marseille a rejeté sa demande le 11 juin 2018. M. A... a fait appel de cette décision, soutenant que l'arrêté méconnaissait ses droits au respect de sa vie privée et familiale, et qu'il était entaché d'erreur manifeste d'appréciation. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que le préfet n'avait pas porté atteinte de manière disproportionnée à ses droits.
Arguments pertinents
1. Sur la vie privée et familiale : La cour a jugé que les bons résultats scolaires de M. A... ne suffisaient pas à établir que son centre de vie privée et familiale était en France. Elle a affirmé que "le préfet n'a pas porté une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale", écartant ainsi les arguments basés sur l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
2. Sur le délai de départ : La cour a également noté que M. A... avait présenté sa demande de titre de séjour après le début de l'année universitaire, ce qui l'exposait au risque d'éloignement. Elle a conclu que "le préfet des Bouches-du-Rhône n'a pas fait une inexacte appréciation des circonstances propres à son cas" en fixant un délai de départ volontaire de trente jours.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a interprété cet article en considérant que les attaches familiales de M. A... en Algérie, où résident sa mère et ses sœurs, ne justifiaient pas une protection renforcée de ses droits en France.
2. Article 6 de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 : Cet article stipule des droits spécifiques pour les ressortissants algériens. La cour a estimé que M. A... ne pouvait pas revendiquer ces droits en raison de son statut et de ses attaches en Algérie.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article permet au préfet de fixer un délai de départ volontaire. La cour a jugé que le préfet avait exercé son pouvoir discrétionnaire de manière appropriée, en tenant compte des circonstances de l'affaire.
4. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article concerne l'aide juridictionnelle. La cour a noté que l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance, ce qui a conduit à un rejet des demandes de M. A... concernant les frais d'avocat.
En conclusion, la décision de la cour a été fondée sur une analyse rigoureuse des droits de M. A... au regard des textes législatifs et des circonstances de son cas, confirmant ainsi le rejet de sa requête.